2004 01 07 hd2En novembre 2003, les Tchèques d’Illusion Softworks sortaient un FPS tactique un poil plus ambitieux que tous ces jeux hyper scriptés et linéaires.

Hidden & Dangerous 2 ose le mélange FPS, TPS et RTS. Aux commandes d’un squad de quatre SAS, vous parcourrez de grandes cartes très ouvertes. Sur le papier, que du bonheur.[–SUITE–]Quelques banalités avant de juger

Le moteur 3D LS3D, adapté de Mafia, génère des graphismes banals mais a le mérite d’afficher de grandes cartes avec un Pentium 1,5 Ghz et une GeForce 3. Les paysages sont variés, la musique militaire est dynamique et colle bien à l’action, les sons sont réussis. Bref, techniquement rien à signaler.

Le jeu contient plus de vingt niveaux qui tiennent sur 3CD, il nécessite 2,5Go d’espace disque. La durée de vie, entre 15 et 30 heures, est largement supérieure à la moyenne.

Phase de briefing

Avant de vous lancer dans votre première mission, vous devez choisir les quatre hommes que vous dirigerez. Il y a toute une gestion de leurs compétences et de leur expérience qui plaira sans doute à quelques gogos mais qui n’a en réalité que très peu d’intérêt : d’une part parce que vous ferez tout le jeu avec les mêmes hommes à moins de faire parti des 0.01% de joueurs qui acceptent de perdre un personnage lors d’une mission. D’autre part parce que l’influence des aptitudes de vos SAS n’a aucune importance en comparaison de votre skill et de vos décisions tactiques.

Il vous faut ensuite équiper votre squad, une phase capitale qui déterminera à quelle distance vos hommes seront le plus efficaces. Vous devrez aussi équilibrer le nombre de grenades, de chargeurs et de trousses de soin. La gestion du matériel est l’un des gros points forts de Hidden & Dangerous 2 : elle est plus fine et plus importante que dans n’importe quel Rainbow 6.

Des missions variées

En schématisant un peu, Hidden & Dangerous 2 propose trois types de missions :

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Tant de possibilités s’offrent à vous pour attaquer cette base. Que faire ?

1. attaquer une position ennemie en tuant tout le monde. Devant vous, le camp ennemi, autour, des sentinelles et du grillage. À vous de positionner vos hommes et de choisir entre l’infiltration ou une bonne séance de snipe à longue distance. Malheureusement, cette seconde solution est à la fois plus rapide, plus simple à mettre en oeuvre et moins risquée. Dans Hidden & Dangerous 2, la finesse ne paye pas : tentez de vous infiltrez, tout ce que vous y gagnerez c’est d’arriver à portée de tir de l’ennemi.

2. vous déplacer d’un point à un autre de la carte. Que ce soit pour capturer un ennemi, pour délivrer un allié ou pour voler des documents, dans ce genre de missions vous n’avez qu’à avancer prudemment en tirant sur tout ce qui bouge. H&D2 se transforme alors en un clone de Vietcong ou de Deadly Dozen : vous avancez, vous repérez l’ennemi, vous l’éliminez.

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Sniper les 50 ennemis, bon choix!

3. vous devez infiltrer l’ennemi sans donner l’alarme. Ces missions se jouent de préférence en solo. Imaginez IGI2 avec la possibilité de faire autant de sauvegardes que vous le désirez. Pas très intéressant.

Ajoutez à tout cela quelques missions basées sur le pilotage de véhicules : mine de rien, Hidden & Dangerous 2 est imbattable en matière de variété.

Un gameplay pseudo-réaliste

Hidden & Dangerous 2 se veut un jeu réaliste dans lequel vos quatre SAS peuvent attaquer une base ennemie défendue par cent soldats et en sortir sans égratignure. Les mouvements sont lents et les combats très statiques, la difficulté consistant à vous placer de telle façon à pouvoir tirer sur l’ennemi sans qu’il puisse riposter. Ce n’est pas très compliqué sachant qu’il est parfaitement incapable de toucher une cible allongée à plus de 100m.

En général, une balle suffit à tuer un ennemi alors que vos hommes peuvent en absorber quatre ou cinq avant de se soigner et de poursuivre le combat comme si de rien n’était.

Certaines missions vous permettent de piloter un tank, une jeep ou un camion. C’est rigolo mais incomparable avec les sensations que vous pourriez éprouver dans BF1942 ou Halo.

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Vous voilà dans l’interface tactique, prêt à en découdre avec les 100 ennemis. Que choisissez-vous ?

L’IA des ennemis n’est pas mauvaise mais les cartes semblent conçues pour la ridiculiser. Vous pouvez par exemple piloter un char au milieu d’une base ennemie en tirant des obus dans tous les sens sans que les soldats contenus dans les baraquements ne réagissent. Il y a aussi de nombreux bugs : les chars allemands de H&D2 ont l’habitude de vous foncer dessus puis de s’immobiliser à 20m de votre squad, attendant patiemment que vous les contourniez pour leur tirer un coup de bazooka à l’arrière de leur tourelle.

Tant que ce sont les ennemis, ça passe encore, mais vous allez aussi devoir faire du baby-sitting avec le reste de votre squad qui est incapable de monter une échelle, de se mettre à couvert, d’obéir à vos ordres, de couvrir les flancs, de prendre l’initiative de se soigner, etc.

En résumé, quatre fois sur cinq, les soldats ennemis se font descendre parce qu’ils sont parfaitement incapables de se défendre et neuf fois sur dix, vous devrez recharger votre partie à cause de l’un de vos coéquipiers qui s’est fait tuer bêtement.

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Rester sur place et tuer tout le monde à distance. Bravo!

Si vous êtes courageux, vous pouvez vous battre avec l’interface tactique qui permet de voir le jeu comme dans un RTS, de geler l’action et de donner des ordres extrêmement précis à vos hommes. Des ordres tellement précis que c’est un calvaire de les donner et que de toute façon, vos soldats ne sauront pas les suivre. Normalement, après avoir perdu 1h sur la vue tactique, vous devriez vous rabattre sur l’interface permettant de lancer des ordres vocaux et faire tout le jeu avec « suivez-moi », « cessez le feu » et « feu à volonté ».

Et le multi ?

Bonne question, je n’ai pas testé. En tout cas, une partie en co-op aurait valu à elle seule l’achat du jeu. L’add-on qui sortira au deuxième trimestre en contiendra une mais elle ne fonctionnera pas avec la campagne solo du jeu original. Dommage.

Alors, c’est nul ou c’est bien ?

J’ai adoré Hidden & Dangerous 2 dès le début. En allant me coucher après quatre heures de jeu je n’avais qu’une idée en tête : poursuivre ma partie et m’immerger à nouveau dans ce jeu où infiltration, tactique et gestion du matériel représentent un réel challenge. A la fin de la deuxième séance, j’étais réellement frustré de constater qu’il ne servait strictement à rien de jouer en finesse. Je passais encore 3-4 heures à bâcler six missions à coup de snipe avant de tout abandonner à la quatorzième mission.

Nombreux seront les fans à s’élever contre moi, à prétendre que je n’ai rien compris à l’interface tactique et que je suis trop stupide pour réussir à jouer en finesse. Ne les croyez pas ! Si vous croisez quelqu’un qui prétend que HD2 est un jeu passionnant, c’est probablement qu’il vient de perdre 20h en quicksave / quickload à se battre contre des ennemis stupides et des coéquipiers lobotomisés et, ne voyant pas de raison pour qu’il soit le seul à avoir perdu 20h, il tente insidieusement de vous faire subir la même frustration qu’il a pu ressentir. Ne le laissez pas terminer son argumentation : donnez-lui un grand de poing dans l’estomac pour le casser en deux. Saisissez ensuite sa nuque entre vos deux mains et bourrez-lui la tête de coup de genoux jusqu’à ce qu’il s’écroule. Une fois à terre, écrasez vigoureusement sa tempe à coups de talon. Dès qu’il a perdu connaissance, munissez-vous d’un extincteur et frappez-le au niveau de la mâchoire pour transformer son visage en une pulpe sanguign$µ%$

Tout va bien – Les jeux vidéo ne rendent pas psychopathe – La vie est belle
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Ils ont réussi à rédiger leurs tests sans perdre leur sang froid :

Gamespy : 60%
Gamekult : 70%
Gamepro : 70%
Avault : 70%
Gamespot : 73%
Actiontrip : 72%
PCIGN : 79%
Factornews : 85% (merci pour les screenshots!)

Et en bonus, un petit programme vous permettant de changer la difficulté du jeu à tout moment. Pour le désisntaller, c’est dans le panneau de configuration.

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