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Dans La Suggestion de la Semaine, on fourre notre bras au fond du tiroir de la rédaction pour vous conseiller des bidules et des machins susceptibles d’attiser votre curiosité et de vous donner de quoi avoir l’air intéressant devant vos amis à l’apéro.

Jeux, films, documentaires ou œuvres plus obscures, c’est ici qu’on pourra se permettre de parler d’autre chose que des FPS, en attendant la nouvelle version du site où on fera des vidéos commentées sur les jeux Nintendo et où Squeezie sera invité dans nos locaux pour inaugurer notre rachat par Bolloré®.

Alors que Noddus trouvait qu’on ne parlait pas assez de choses violentes, il me demande ce dont je comptais parler pour cette Suggestion. L’inspiration me manquant et n’étant pas prêt (pour le moment) à vous faire une présentation des oeuvres de Clive Barker, mon cher patron me propose nonchalamment de faire cette suggestion sur Igorrr. Quelle merveilleuse idée ! Merci Noddus, on va certainement perdre un tas de nos lecteurs, mais “worth it”. Si vous ne connaissez pas ce nom, accrochez vous à vos slips, Gautier “Igorrr” Serre est le genre de cinglé producteur de sons qui fleurent bon la folie et le chaos, mais toujours de manière très soignée et précise. Alors oui, associer chaos et précision c’est un peu paradoxal, mais c’est aussi ça Igorrr, un gros foutoir maîtrisé.

Ma découverte d’Igorrr s’est faite lors d’une soirée chez un pote, autour d’une bière et de sa grosse collection de skeuds tournant autour des genres du Grindcore, de l’expérimental et du Post-Punk. Après un peu de Dillinger Escape Plan (l’album Ire Works est une pure merveille) et un petit Disco Volante de Mr Bungle, les premières notes d’un morceau chaotique se font entendre. Seul représentant d’un genre appellé Baroquecore (mélange subtile de musique Baroque et de Breakcore, mais avec des inspirations Jazz, Punk et surtout Metal), monsieur Serre m’a ouvert à un tout autre univers et d’autres genres que les plus frileux appelleront « bruits de bourrins qui appuient sur tous les boutons sur sa machine ».

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Igorrr et son poulet, Patrick, travaillant dur au studio.

Gautier Serre est un petit peu tout ce que j’aimerais être, il a une vraie barbe, il a dû perdre suffisamment de cheveux pour se permettre de se raser le crâne et surtout, il fait de la musique qui te casse les dents. Vous présenter ses albums un par un serait contre-productif à mon humble avis. Je suis de ceux qui pensent que rien ne vaut la pratique. Cependant, ne vous laissez pas impressionner par le bordel sonore, ce chaos ambiant n’est finalement pas si chaotique que ça. Igorrr construit chacun de ses morceau avec une précision et un savoir faire étonnant. Tout est pensé pour ressortir de la logique dans ses compositions, même si le mélange des genres, de samples et de rythme semble incohérent.

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Igorrr, un univers singulier.

Mais trêve de compliments, vous allez finir par penser que je suis juste le genre de débile qui aime quand ça cogne comme un sourd et qui essaye de faire croire que c’est intelligent. Passons aux choses sérieuses, plongeons tête la première dans l’univers grotesque et délirant d’Igorrr. Vous avez dû le remarquer avec la bannière et ses artworks d’albums (designé par Mioshe), ce projet a un visuel particulier pour faire dans l’euphémisme… attendez de lire les titres des morceaux et d’y jeter une oreille chaste. Je vous envie un peu de découvrir pour la première fois Igorrr, c’est toujours un moment particulier.


Les premiers EPs d’Igorrr sont un peu les brouillons de ce que deviendra Igorrr par la suite. Cependant, je les recommande chaudement pour le nombre de samples idiots qu’ils contiennent (Pizza Aux Narines est le meilleur exemple). Cependant c’est avec Nostril et Hallelujah que tout le génie créatif et technique de monsieur Serre se dévoile.

http://www.youtube.com/watch?v=gWca1X7nFGo .

Pourtant, résumer le talent de Gautier Serre à son seul projet Igorrr serait lui faire une grosse injustice. Je pourrais vous parler de Whourkr qui mélange habilement breakcore et Grindcore, de lourds sons électros mélangés à des guitares grasses, des batteries violentes et des voix gutturales. Je mentionnerai Corpo-Mente, projet bien plus doux qui fait la part belle aux envolées classiques, à la voix et à la langue (inventée) de Laure Le Prunenec, qui me laisse toujours de longs frissons de plaisir dans le dos (je vous conseille d’ailleurs très vivement son projet solo Rïcïnn et le groupe Öxxö Xööx sur lequel elle chante avec Laurent Lunoir qui participe aussi sur le projet Igorrr, tellement ils sont tous copains). Je ne peux évidemment pas oublier de vous présenter ses collaborations avec Bong-Ra et Ruby My Dear (qui est un incontournable absolu, tout comme Ruby My Dear en solo). Gautier Serre est un touche à tout, au talent qui semble inépuisable et à l’univers singulier, tout comme son humour et son attrait pour le bizarre.

Et finalement, parce que je ne peux pas résister à l’idée de vous montrer un bout de live, Pavor Nocturnus et Caros avec Laure Le Prunenec et Laurent Lunoir au chant.

http://www.youtube.com/watch?v=_jTDDOW_R68
Si vous n’êtes pas dans un état catatonique en train de baver sur le parquet, vous aurez peut être envie de vous offrir un album du monsieur que vous pourrez trouver sur son Bandcamp. Si vous voulez les albums en physique, ce sera plus compliqué, le label Ad Noiseam à l’air d’être mal en point et Igorrr a signé chez Metal Blade Records en prévision de son prochain album prévu pour cette année. D’ici là, peut être que des nouvelles pressions de ses albums seront disponibles chez son nouveau label.

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