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Dans La Suggestion de la Semaine, on fourre notre bras au fond du tiroir de la rédaction pour vous conseiller des bidules et des machins susceptibles d’attiser votre curiosité et de vous donner de quoi avoir l’air intéressant devant vos amis à l’apéro.

Jeux, films, documentaires ou œuvres plus obscures, c’est ici qu’on pourra se permettre de parler d’autre chose que des FPS, en attendant la nouvelle version du site où on fera des vidéos commentées sur les jeux Nintendo et où Squeezie sera invité dans nos locaux pour inaugurer notre rachat par Bolloré®.

J’ai longtemps hésité à parler d’Ovidie. Il n’est pas simple de parler de pornographie sur un site qui a vocation de parler de sang et de bastos et vous suggérer de vous intéresser à une femme qui accumule les casquettes d’ex-actrice, réalisatrice et productrice de films pornos me met dans une situation complexe. Je ne peux évidemment pas vous balancer des photos (de toute façon vous savez où aller), mais je ne me gênerai pas pour parler de fesses. De plus, on est le 7 mai, la journée nationale de la masturbation, c’est donc de bon ton.

Ovidie je l’ai découverte dans divers films X pendant mon adolescence, même si la coqueluche de l’époque était incontestablement Clara Morgane. Pourtant c’est vraiment avec son travail autour de la pornographie que je me suis vraiment intéressé à elle. J’ai lu beaucoup de ses billets de blogs pour Metronews (aujourd’hui disparu) dans lesquels elle abordait de manière franche et crue la sexualité et c’est surtout avec Porno Manifesto que j’ai découvert la démarche d’Ovidie.

Ovidie est une féministe dite “pro-sexe”, elle pense que la libération (individuelle) de la femme devrait se faire par la libération sexuelle et la libération des désir, l’acceptation de ceux-ci et embrasser sa nature. C’est dans cet objectif militant qu’elle a écrit Porno Manifesto. Si ce livre s’adresse plus aux femmes qu’autre chose, j’y ai trouvé de nombreuses réponses sur la sexualité, sur la pornographie, son attrait et son pouvoir, mais aussi une manière de penser différemment le féminisme. Loin d’encourager tout le monde à baiser à tout va, de se promener à poil, l’idée est d’encourager sa propre libération à son rythme, selon ses envies. Peut être vous souvenez vous de mon petit tacle au féminisme actuel dans ma toute première suggestion sur Tank Girl. Ce féminisme actuel est, à mon sens, bien trop gentillet, préférant miser sur l’égalité homme femme, plutôt que de chercher à se libérer des obligations sociales et du formatage que nous mêmes, hommes, subissons. Ovidie, c’est un peu la Tank Girl du porno, elle revendique une réappropriation du corps et de la sexualité des femmes, par les femmes et pour les femmes. Une démarche très punk qu’elle partage avec d’autres féministes souvent mis au banc par ce féminisme gentil et mesuré qui finit souvent par ses tirer dessus.

Je ne vais pas vous détailler Porno Manifesto, je pense qu’il est un impératif à lire pour faire évoluer sa pensée et sa démarche, mais loin de vous conseiller qu’un seul livre, je vous conseille Ovidie. En plus d’écrire des livres ou des articles pour Brain (et précédemment Metro), elle réalise aussi des documentaires. Cette approche très intellectuelle la dessert souvent. Il est plus facile pour notre société et ses personnes, d’accepter qu’Ovidie est une intellectuelle plutôt qu’une “travailleuse du sexe”. Pourtant, son parcours est extrêmement important pour comprendre sa démarche militante et sa volonté de donner une regard positif et exempté de tout préjugés.

Ses documentaires sont tout aussi intéressants et important à visionner. Je vous recommande très chaudement A quoi rêvent les jeunes filles pour Infrarouge et Pornocratie pour Canal +. Le premier est assez explicite, aussi je n’aurais pas à vous le vendre. Le second est par contre une longue enquête sur les “tubes” porno et le mal qu’ils font à des professions, mais aussi à des gens. Pornocratie est un incontournable absolu qui devrait faire changer d’habitude beaucoup de consommateurs de pornographie qui n’imaginent pas à quel point le porno gratuit est dangereux. Je vous renvoie d’ailleurs à un article d’Ovidie à ce sujet et sur la dernière hypocrisie de PornHub.

http://www.youtube.com/watch?v=o2iouNHs
Enfin, parce qu’Ovidie est une réalisatrice de films pornographiques avant tout, je vous encourage à vous intéresser au projet X Girl contre Supermacho, un dyptique pornographique dont un film est réalisé par un réalisateur masculin pour une approche très mainstream et l’autre réalisé par Ovidie pour une approche plus féministe. Les deux films ont les mêmes acteurs, contraintes, budget, mais les différences sont plus que notables. Ovidie et l’actrice Stoya ont participé à une interview par le blog Poulet-Rotique pour expliquer la démarche.

Pour les majeurs : Si vous êtes consommateurs de films pornographiques, je ne saurais que vous conseiller de payer pour votre porno. Les raisons sont détaillées dans le documentaire Pornocratie, mais surtout je veux vous encourager à profiter d’un porno “éthique”. Si vous voulez avoir de quoi vous tripoter le noeud tout en faisant vivre des artistes (oui, j’ose le mot), je vous encourage à vous intéresser au travail d’Erika Lust et de Vex Ashley et sa boîte de production 4 Chambers. Oui, cela coûte cher de se décharger d’une tension sexuelle, mais dites vous que cela coûte plus cher à une industrie qu’on essaye de tuer.

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