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Quand j’ai découvert Space Hulk en 1989, j’avais 13 ans. Je me rappelle d’un jeu de plateau bien tendu où les Terminator Marines se battaient avec des ressources limitées. Une poignée de points d’action à dépenser, un sablier s’écoulant trop rapidement, et en face un joueur Genestealer disposant d’une infinité de temps et d’aliens pour m’encercler et gagner une bataille d’attrition. Quelques années plus tard, en 1993, Electronic Arts sortait une adaptation parfaite avec une vue subjective en temps réel, et un mode pause en temps limité permettant de contrôler précisément ses troupes. On y retrouvait toute la tension du jeu de plateau !

Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, Streum On Studio sort un FPS pure souche dans l’univers de Space Hulk. Je ne sais pas trop ce qu’ils ont voulu faire. J’ai bien peur qu’eux non plus : [–SUITE–]

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Fedex mollasson

En guise de sauvegardes, Space Hulk propose un système de quicksave complètement what the fuck. Pour commencer, les développeurs ont imprimé les maps sur des feuilles de papier, ils les ont épinglés au mur, puis ils ont lancé des fléchettes pour déterminer la position des points de sauvegarde. Comme c’était n’importe quoi, ils ont offert au joueur trois Portails Warp qui ressuscitent ses coéquipiers et sauve sa progression, en anéantissant au passage les rares phases un peu tendues du jeu.

La campagne solo dure sept heures si vous ne cherchez pas à visiter les cartes de fond en comble. Elle s’articule en neuf chapitres se déroulant chacun dans une carte labyrinthique que vous êtes libre de parcourir comme bon vous semble. Le schéma des missions est presque toujours le même : rendez-vous à un point, appuyez sur un bouton, rendez-vous à un autre point, survivez une minute à des vagues d’ennemis, et ainsi de suite jusqu’à la zone d’extraction.

Entre deux points chauds, vous vous traînez à deux à l’heure en éliminant quelques vagues de Tyranides. Contrairement à Left 4 Dead ou Vermintide, il n’y a pas d’AI Director, donc pas de hordes et encore moins d’ennemis spéciaux pour briser la monotonie de ces longs trajets. En marge de ces allers-retours ennuyeux se déroulent quelques combats plus musclés, mais la lenteur de votre armure, la bêtise des ennemis et l’impossibilité de se mettre à couvert laisse peu de place au skill. On se positionne, puis on tire en continu en balançant de temps à autre un pouvoir psy.

En somme, Deathwing manque de tension pour être qualifié de survival, de complexité pour mettre en place des tactiques, et de nervosité pour en faire un bon jeu d’action.

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Le solo est un multi amputé
Le multi a été ajouté vite fait au solo

En solo, vous êtes accompagné de deux autres Terminator à l’IA tellement minimaliste que le medic n’est même pas capable de se soigner quand il est à deux doigts de la mort. Et comme le jeu est constamment en temps réel, il est impossible de les micromanager. Le mode coopératif ne fait guère mieux et semble avoir été ajouté à l’arrache. Il reprend exactement les mêmes cartes qu’en solo et… Et c’est tout ! L’absence d’AI Director, la faible complexité du jeu et la lenteur des déplacements ne donnent pas envie de se retaper deux fois la même carte. Les serveurs se sont vidés en quelques jours, donc à moins de convaincre trois potes d’acheter le jeu, vous aurez du mal à jouer en multi.

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Entre prototype et jeu amateur

Heureusement que Deathwing reprend l’univers imaginé par les concepteurs du jeu de plateau, car sinon ce serait la catastrophe. Les menus sont moches, le HUD est grossier, les ennemis meurent avec des ragdolls ridicules, il n’y a pas d’animation lorsqu’on recharge son arme ou qu’on ouvre une porte, la bande son n’est pas mémorable, l’histoire est anecdotique, le tuto est incomplet, le framerate poussif, les armes mal équilibrées…

En somme, Deathwing ressemble au mieux à un prototype, au pire à un jeu réalisé par des amateurs. Comme il n’est pas désagréable à jouer, les amateurs de Warhammer 40K pourraient y trouver leurs comptes, encore faut-il qu’ils ne soient pas trop exigeants.

Space Hulk: Deathwing récolte une moyenne de 59% sur Metacritic. Pour d’autres avis, vous pouvez lire les articles de Gamekult (4/10) : « Le manque de profondeur de son gameplay, ses lacunes techniques inacceptables et un teamplay simpliste font de Deathwing une expérience décevante à bien des égards ». Ou encore JV.com (13/20) : « L’ambiance à elle seule mérite de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux. Space Hulik : Deathwing est à conseiller aux amoureux de la licence. Voilà tout ! ».

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