Dans La Suggestion de la Semaine, on fourre notre bras au fond du tiroir de la rédaction pour vous conseiller des bidules et des machins susceptibles d’attiser votre curiosité et de vous donner de quoi avoir l’air intéressant devant vos amis à l’apéro.
Jeux, films, documentaires ou œuvres plus obscures, c’est ici qu’on pourra se permettre de parler d’autre chose que des FPS, en attendant la nouvelle version du site où on fera des vidéos commentées sur les jeux Nintendo et où Squeezie sera invité dans nos locaux pour inaugurer notre rachat par Bolloré®.
Depuis la sortie du film Sin City de Robert Rodriguez et Frank Miller, je me suis intéressé au travail du réalisateur. J’ai commencé par me faire ses premiers métrages, notamment Desperado et From Dusk Till Dawn (Une Nuit En Enfer), mais c’est vraiment avec Planet Terror que j’ai pris un immense plaisir avec le travail de Robert Rodriguez.
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Bon copain avec Quentin Tarantino, ils vont souvent faire leurs films ensemble ou coopérer d’une manière ou d’une autre sur le film de l’autre. Dans From Dusk Till Dawn, Tarantino joue un des personnages principaux. Dans Sin City, il participa activement à la réalisation d’une scène avec Clive Owen et Benicio Del Toro. Inversement, Rodriguez produira des morceaux pour Kill Bill par exemple. Mais cette collaboration n’aura pas de meilleur sens que dans le diptyque Grindhouse des deux réalisateurs fans de cinéma d’exploitation.
Les films d’exploitation sont souvent des films fauchés qui cherchent le succès à moindre coût en misant sur le sensationnel, le gore et le sexuel. C’est réducteur, mais c’est un genre qui englobe lui même un tas d’autres genres et il est compliqué de lui donner une définition précise. On peut y retrouver les genres de l’horreur, de l’érotisme, des road-movies et souvent tout ça à la fois. Ces films ont connu leur âge d’or avec les cinémas grindhouse qui diffusaient deux ou trois films à la suite avec des pubs pour d’autres productions du genre entre.
En 2007 donc, Tarantino et Rodriguez sortent leur diptyque composé de Death Proof (Boulevard de la Mort) et Planet Terror (Planète Terreur). Le premier est fidèle au travail de Tarantino, verbeux mais maîtrisé avec un Kurt Russel qui s’amuse comme un fou, mais mon préféré restera quand même le second qui est un concentré de fun et de gore. C’est un film que je me refais souvent et qui me file toujours autant le sourire. Comme Tarantino, Rodriguez a un style assez particulier que l’on retrouve poussé à son paroxysme dans Planet Terror. Les personnages sont tous plus dingues les uns que les autres et Rodriguez prend un certain plaisir à mélanger des éléments de son univers et de celui de Tarantino. La bêtise côtoie le trash et l’inspiration grindhouse est plus que manifeste, sans parler de l’image ultra saturée et salie pour faire genre film diffusé dans une salle miteuse et tourné avec du matériel de mauvaise qualité.
Une esthétique jusqu’au boutiste pour un hommage à un genre sale et graveleux.
Pour autant, Tarantino et surtout Rodriguez, n’ont pas fait l’impasse sur la technique en usant d’effets spéciaux dont les réalisateurs d’exploitation n’avaient pas accès à l’époque. Certains pourraient penser que ce choix casse l’idée même de faire un film grindhouse, le contrat n’étant pas réellement respecté. Le travail des deux réalisateurs n’en est pas pour autant diminué, l’intérêt restait de faire un film grindhouse mais moderne usant de toutes les techniques à disposition pour le faire le plus ressembler aux productions de l’époque et en faisant au mieux pour que les délires des réalisateurs soient les plus crédibles possibles.
Je ne vais pas trop évoquer le scénario qui, comme vous vous en doutez, est d’une simplicité affolante. Il reste tout de même solide et fait écho aux genres auxquels il rend hommage. On y suit plusieurs intrigues et plusieurs personnages qui gravitent autour d’une catastrophe bactériologique transformant les gens en zombies pustuleux et dégoulinant. Un pur scénario de film d’exploitation qui aurait sa place sur Nanarland si le film n’était pas le second degré sur pellicule.
Même si je l’ai juste mentionné, je vous recommande tout de même Death Proof qui est tout aussi intéressant et qui fait complètement parti de l’expérience Grindhouse. Je vous recommande aussi les bandes annonces qui sont toutes très drôles et dont deux ont finies par donner vie à deux longs métrages, Machete (par Rodriguez) et Hobo With A Shotgun (par Jason Eisener) qui valent eux aussi le coup. Evidemment, je recommande les autres films de Rodriguez que j’ai évoqué, surtout From Dusk Till Dawn qui a aussi eu droit à une adaptation en série sur la chaîne El Rey créé et géré par Robert Rodriguez. J’ai aussi évoqué le fait que Rodriguez a produit des morceaux pour Tarantino, il en a produit d’autres pour ses propres films et a sorti un album avec son groupe Chingón.
