Si vous avez appelé votre chien Spoutnik, que vous avez la maquette d’une fusée Soyouz dans votre salon et un portrait de Youri Gagarine dans vos toilettes, Outreach devrait vous intéresser. Vous y incarnez un homme là pour enquêter sur la disparition des membres d’équipage d’une station spatiale russe pendant la Guerre Froide et tout est fait pour vous faire revivre ce que ressentait les astronautes soviétiques (les cosmonautes, donc) des années 80.

On pense assez vite à la VR en jouant, mais les développeurs n’ont pas prévu de support pour le moindre casque qui fait transpirer du front. Vu le mode de déplacement, c’est sans doute meilleur, étant donné que le jeu est déjà déstabilisant sur un écran normal.

Jouer dans un environnement sans gravité est très déstabilisant, mais les développeurs de Pixel Spill ont fait du bon boulot niveau jouabilité et on prend assez rapidement du plaisir à manier notre russe perdu dans l’espace. On flotte constamment et le héros se contrôle comme un vaisseau de simulation spatiale, sauf qu’il est dans une station exiguë et que sa tenue double son volume. Certains éléments (pas assez à mon goût) sont interactifs et on peut aussi prendre des photos, transmissibles à la base qui était sans cesse en contact avec moi pendant cette demi-heure de jeu.

Même si le jeu est orienté aventure et exploration, le danger est présent. Pendant la deuxième partie de la démo, j’ai du me balader dehors et le moindre faux mouvement m’envoyait bouler dans le vide sidérale, avec seulement mes larmes slaves comme compagnon. Une fois qu’on a compris le truc par contre, la promenade en extérieur est une formalité et de toute façon le jeu est présenté comme un walking (ou floating du coup) simulator, une oeuvre de fiction historique, pas un jeu d’action frénétique.

La vraie réussite d’Outreach est (et devra être) son ambiance. La claustrophobie d’une station russe mise en parallèle avec la peur des immensités infinies donne au jeu un côté angoissant et étouffant, d’autant plus que le fait que l’histoire soit réaliste en rajoute une couche sur le potentiel anxiogène de l’ensemble. Si les développeurs réussissent à soigner leur atmosphère, en l’épaississant un peu et si le scénario (à base de conspirations) suit, Outreach pourrait combler le vide (relatif, il y a par exemple Adrift qui est dans le même créneau) des simulations d’astronautes. Le site des développeurs annonce sa sortie pour 2017.
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