Dans La Suggestion de la Semaine, on fourre notre bras au fond du tiroir de la rédaction pour vous conseiller des bidules et des machins susceptibles d’attiser votre curiosité et de vous donner de quoi avoir l’air intéressant devant vos amis à l’apéro.
Jeux, films, documentaires ou oeuvres plus obscures, c’est ici qu’on pourra se permettre de parler d’autre chose que des FPS, en attendant la nouvelle version du site où on fera des vidéos commentées sur les jeux Nintendo et où Squeezie sera invité dans nos locaux pour inaugurer notre rachat par Bolloré®.
2010. Le jeu indé n’était pas tout à fait reconnu, il ne sortait pas 46,2 RPG moisis par jour sur Steam et Notch était encore en train de créer Minecraft en copiant allègrement Infiniminer de Zachtronics. Les développeurs indépendants vivaient leurs belles mais difficiles heures, à l’époque d’une concurrence moindre. Il était plus simple de se faire une place avec un bon concept et une réalisation propre. Pourtant, le jeu Star-Twine de Eric Billingsley est totalement passé inaperçu.
Il faut dire que malgré un concept original, le mec n’avait pas poussé sa comm’ à fond et il fallait fouiller dans les tréfonds de IndieDB ou dans les pages perdues de Desura pour tomber dessus. Moi-même, j’ai découvert le jeu par hasard sur Kaskus, un forum indonésien. Ne me demandez pas ce que je foutais là-bas.
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Star-Twine est un jeu de stratégie en temps réel assez compliqué à expliquer. Déjà, on ne sait pas exactement dans quel univers se déroule l’action : l’espace et ses galaxies ? Des connexions synaptiques d’un cerveau ? Au milieu d’un monde quantique composé d’atomes et de particules ? Dans tous les cas, il est question de la destruction d’un adversaire. De la même manière, le gameplay est tout aussi déroutant. A l’inverse d’un STR classique, vous contrôlez une sphère lumineuse pouvant se balader librement à travers l’ensemble du niveau mais la « construction » est uniquement possible à l’endroit où elle se trouve et sur des bandes fines qui s’enchevêtrent de façon erratique. L’énergie est la seule ressource du jeu et peut être créée grâce à un Energy Node, qui produit de l’énergie en continu. Plus vous avez d’Energy Nodes, plus vous produisez de l’énergie rapidement.
En accumulant la ressource, d’autres éléments pourront être déployés, notamment la Turret. Cette construction offensive tire automatiquement en direction de la cible la plus proche et aucun contrôle n’est autorisé. Ce qui nous amène à la particularité de Star-Twine : puisque vous pouvez construire sans restriction au sein d’un espace à 360° et que vous n’avez aucun contrôle sur vos cibles, il faut donc réussir à créer un réseau d’attaque dynamique s’adaptant constamment aux actions adverses.
L’aspect stratégique est ainsi couplé avec une analyse globale du terrain de jeu. Il faut pouvoir s’orienter dans un espace donné, comprendre d’où peut provenir la menace et mettre en place des systèmes de défense et d’attaque en conséquence. D’autant plus que d’autres structures sont disponibles comme un Missile Launcher pouvant tirer une munition unique à dégâts de zone (toujours incontrôlable), des Sentinels interdisant à l’ennemi la construction dans un espace délimité ou encore des Black Holes pouvant dévier les tirs. L’ensemble donne un titre qui se joue beaucoup à la rapidité et à l’anticipation. Star-Twine possède par ailleurs une campagne de douze missions faisant office de tutorial et il est ensuite possible de s’adonner à des affrontements libres contre une IA particulièrement efficace, surtout en « Very Hard » où elle nous roule littéralement dessus. Le jeu propose aussi un mode multijoueur mais en 5 ans, je n’ai jamais vu personne.
Star-Twine n’a clairement pas eu le succès qu’il mérite, à l’instar de pas mal de jeux indé. Récemment, Eric Billingsley a lancé avec succès une campagne Greenlight et il est probable qu’un jour on puisse voir le jeu sur Steam. Il y aura éventuellement trois paumés de plus pour jouer en multi. D’ici là, il est dispo sur itch.io pour 7 dollars canadiens, soit 4,70€. Et en plus la BO typée ambient est vraiment sympa à écouter donc vous n’avez plus d’excuses.
