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Ahhh, le rail-shooter… Un genre qui a connu son âge d’or dans les années 90 avec le roi Virtua Cop affublé de ses valets Time Crisis et The House of the Dead (sans oublier le clown Duck Hunt) mais qui commença à décliner lorsqu’on se rendit compte qu’en fait, on préférait la Liberté à un cadre strictement défini qui caractéristique le rail-shooter. Mais en 2014, des fous se sont dits qu’un bon vieux rail-shooter ça pouvait peut-être encore faire vibrer le petit cœur décharné des vieux gamers toujours bloqués sur Famicom, à refaire Operation Wolf en boucle. Cet OVNI rétro-moderne s’appelle Blue Estate et tout n’est malheureusement pas rose chez lui. Ce jeu de mot nul est une parabole parfaite de la qualité de ce rail-shooter.
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Les Feux de l’Amour en rail-shooter

Blue Estate c’est avant tout un comics déjanté se déroulant dans un Los Angeles peuplé de mafias chinoises, russes et italiennes. Un subtil mélange d’Alice au Pays des Merveilles et Dick Tracy fait office de cadre artistique à cet ensemble. Partant de cet univers assez pop, le studio Hesaw en collaboration avec le papa de Blue Estate, Viktor Kalvachev, a décidé d’en faire une adaptation en jeu vidéo et tant qu’a faire, en rail-shooter. On y suit les aventures de Tony Luciano, le fils fictif un peu limité de Don Luciano (un grand parrain de la Cosa Nostra des années 50) et de Clarence, un ex-Navy Seal à la rue et accessoirement tueur à gage de Don Luciano. Tout ce beau monde se retrouve embarqué dans une tuerie sans fin lorsque Cherry Popz, la danseuse et petite copine de Tony, se retrouve coincée dans un bar sexy appartenant à une mafia chinoise dirigée par les frères Sik, faisant également affaire avec des russes. Ouais, un peu plus et on se croirait dans Dallas version gore.

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Le malaise du gag pas drôle

Bref, tout cela parait bien compliqué pour un simple rail-shooter. Pourtant l’idée était sympathique : enrober un genre qui ne se prête pas du tout à un scénario d’une vraie histoire avec tout un tas de protagonistes doublés par des acteurs. Mais quelle idée d’avoir saupoudré cet univers d’une épaisse couche d’humour bien gras et bas du front qui, s’il fait sourire au début, finit par agacer à la fin. Le coup ridicule dans les couilles pour tuer un ennemi devrait être interdit. De même que le running gag pas drôle qu’on nous ressert vingt fois au cours de la même mission. Attendez, mais on n’a toujours pas évoqué les gunfights ! Et pour cause, Blue Estate ne brille pas non plus de ce coté : c’est tout ce qu’il y a de plus classique. Là où un Time Crisis nous servait des scènes à la Michel Bay et ou The House of the Dead baladait le joueur à travers un niveau varié, Blue Estate se contente de faire des zig-zag et aller-retour à un rythme en dents de scie. Ajoutez à cela une difficulté pour nourrisson et vous aurez (heureusement) une durée de vie de 2 heures au maximum.

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Un gâchis programmé

Ce constat sur le level-design est d’autant plus dommage que rarement un tel déchaînement dans les mouvements de la caméra n’aura été vu dans un rail-shooter. On court sans cesse, on saute à travers le décor, on plonge sous les tables, on glisse en slow-motion, le tout avec une certaine classe. Des purs moments dignes de John Woo où l’on s’éclate à balancer des rafales et à regarder des ragdolls bien foutus. Mais c’est sans compter ces moments dans lesquels il ne se passe rien qui font la part belle à des séances bien molles de tir au pigeon, à une voix off dotée d’un humour désastreux ou à des cut-scenes pour ado prépubère. Et ne parlons pas de la fin car… il n’y en a pas. On s’attend à attaquer le niveau suivant mais en fait non. Retour au menu. C’est fini.

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Bien tenté

Blue Estate c’est comme une belle tentative d’essai au rugby : l’action est classe, on croit à ce moment épique mais ça foire lamentablement juste avant la ligne de but. Alors certes, le jeu possède une profondeur de scénario que n’ont pas les autres rail-shooters mais cette « profondeur » est totalement plombée par un humour persistant qui ne fonctionne pas. Blue Estate se paye même le luxe de nous proposer des moments de génie à l’image de ce saut en slow-motion-720-roulé-boulé-glissade-AC/DC… qui s’arrête sur une blague pourrie ou une cut-scene tellement en décalage avec le reste qu’on se demande si l’on est en train de participer à un spectacle interactif d’Axelle Laffont.

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