Ça faisait un bout de temps qu’on l’attendait, mais quand c’est finalement arrivé, nous ne savions plus trop quoi dire…

En février dernier, VALVe a licencié 25 salariés. Parmi eux, Jeri Ellsworth, une hackeuse, dans le sens noble du terme, qui avait été propulsée à la tête du tout nouveau département hardware de la société. Il y a une dizaine de jours, elle s’est exprimée sur la fameuse culture d’entreprise de VALVe que le monde entier idéalise, sauf nous parce que nous détestons tout le monde.

Pour comprendre de quoi nous parlons, vous devez avant tout jeter un oeil au petit guide que VALVe distribue à tout nouvel employé.

tl;dr : chez VALVe il n’y a pas de chef, tout le monde est au même niveau hiérarchique et les employés sont évalués par leurs pairs. De plus, chacun peut travailler sur ce qui lui plait et les bureaux sont pourvus de roulettes afin que vous puissiez changer d’équipe quand bon vous semble.

Comme tout système politique, celui de VALVe est sujet à la perversion, et Jeri Ellsworth témoigne comment elle en a fait les frais. En l’absence de structure hiérarchique, le pouvoir et l’influence sont aux mains des employés les plus populaires. Ellsworth compare l’ambiance qui règne au sein des bureaux de VALVe à celle qu’on peut observer dans les lycées US où les élèves populaires font régner leur loi. Si vous n’êtes pas la reine de promo, et qu’en plus vous essayez de faire bouger les choses en créant une division hardware, attendez-vous à une forte opposition de la part des caïds qui manipulent les ficelles.

D’autre part, l’absence de structure pose des problèmes de communication : dans une boite avec plus de 300 employés, si vous avez besoin d’une ressource possédant une expérience bien spécifique, vous n’avez aucun moyen de connaître son existence ou de la contacter, et encore moins de la forcer à travailler pour vous. Quand Ellsworth a « communiqué » ce problème, il lui a été rétorqué que si la « communication » était importante chez VALVe, ça ferait longtemps qu’elle aurait évolué.

Autre souci, une large partie du salaire des employés est versée sous forme de bonus, or pour obtenir un gros bonus vous devez travailler sur de bons projets. Résultat : les employés se battent pour bosser sur les projets les plus prestigieux ou les moins risqués, or cette nouvelle division hardware n’était ni l’un, ni l’autre.

A cela s’ajoute un dernière problème qui concerne la politique de recrutement de VALVe qui fait figure de pierre angulaire dans son organisation : dans une structure dénuée de chef, il est impératif de ne recruter que des employés dont on soit 100% sûr. L’exigence étant très élevée, il est donc très difficile de faire rentrer quelqu’un, et quasiment impossible de prendre un simple technicien qui pourrait nuire à la « précieuse culture » de VALVe. Le département hardware s’est donc retrouvé avec des millions de dollars de matériel sur les bras, sans pouvoir recruter un technicien pour l’assembler.

Malgré ses ressentiments, Jeri Ellsworth ne cache pas son admiration pour VALVe qui est bourré de talents et dont la qualité des produits est difficile à nier (comptez sur nous pour le faire quand même). Il convient également de rappeler qu’Ellsworth travaillait sur la réalité augmentée, une technologie qui n’a jamais percé dans le domaine du jeu vidéo et qui aurait pu faire un énorme bide chez VALVe. D’ailleurs, Jeri et ses collègues sont partis avec tout leur savoir et ils continuent de travailler dessus : l’avenir nous dira si VALVe a bien fait de se débarrasser d’eux.

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