Dans le cadre du procès opposant Activision aux anciens employés d’Infinity Ward, Activision a été contraint de dévoiler le contrat complet liant l’éditeur à Bungie. Le contrat avait en effet été signé quelques semaines après le début de l’affaire Infinity Ward, au printemps 2010. Pour lire le contrat, qui fait 27 pages, direction le LA Times. Le document contient énormément de détails sur les projets communs de Bungie et Activision jusqu’en 2022.

En résumé (attention, c’est costaud) :

  • Bungie développe un FPS futuriste orienté multijoueur, dont le nom de code est Destiny (ce qu’on savait déjà). Le jeu sortirait fin 2013 sur Xbox 360 et Xbox 720, et l’année suivante sur PC et Playstation 4.
  • Des suites (Destiny 2, Destiny 3, Destiny 4) sortiront sur PC, PS4 et X720 fin 2015, fin 2017 et fin 2019.
  • En plus de ça, Bungie sortira une deuxième série de jeux : des stand-alones dans le même univers que Destiny, qui portent le nom de code « Comet ». Là aussi, quatre jeux sont prévus, pour 2014, 2016, 2018 et 2020. Autrement dit, Activision utilise la même technique que pour Call of Duty, avec un nouvel épisode tous les deux ans, tout en restant dans la même franchise.
  • Activision peut charger d’autres studios de travailler sur de nouveaux projets dans la franchise, mais seulement avec l’accord de Bungie.
  • Bungie devra gérer le multi des jeux jusqu’en 2022. Si Bungie respecte tous ses engagements contractuels, le studio conservera la propriété intellectuelle de la franchise (chose qu’Infinity Ward n’a jamais obtenu). Ils pourront donc faire éditer Destiny 5 chez un autre éditeur à partir de 2022 si le cœur leur en dit. Activision a cependant le droit de premier regard sur tout projet Bungie.
  • Activision autorise Bungie à placer 5% de son personnel sur un projet « Marathon », apparemment un remake du premier FPS du studio. Si la franchise Destiny rapporte au moins 375 millions de dollars, Bungie pourra mettre 10% de ses employés sur le projet et le publier directement. Et si la franchise atteint les 750 millions de dollars de recettes, Marathon pourra récolter 25% des employés de Bungie. En attendant, ça reste un side-project.
  • Puisqu’on parle de paliers de recettes, voici les bonus que pourrait toucher Bungie suivant les performances de ses jeux :
    • Si le projet sort à l’heure fin 2013 : 7,5 millions de dollars.
    • Si le score Gamerankings/Metacritic atteint au moins 90% : 2,5 millions de dollars.
    • Si Destiny rapporte 750 millions de dollars à Activision sur un an : 25 millions de dollars.
    • Si Destiny rapporte 1 milliard de dollars à Activision sur un an : encore 25 millions de dollars.
    • Royalties (sur les revenus d’Activision, après remboursement des frais de développement) : 20% de base, 35% si le jeu rapporte au moins 400 millions de dollars.
  • Encore un chiffre ? OK : le budget du premier jeu est de 140 millions de dollars, marketing inclus. On est dans l’ordre de grandeur des budgets des jeux Call of Duty, et bien au-dessus de très nombreux jeux AAA.
  • Activision se réserve le droit de terminer le contrat :
    • Si Halo Reach n’atteignait pas 80% sur Metacritic, ou si Halo Reach n’atteignait pas les six millions de ventes en six mois. Ces clauses sont évidemment dépassées aujourd’hui, mais étaient actuelles au printemps 2010.
    • Si Destiny 1 n’atteint pas les 5 millions en six mois
    • À tout moment et sans raison une fois que Comet 2 sera sorti (fin 2016). Ça offre une porte de sortie à Activision au cas où sa nouvelle franchise ne marcherait pas plus que ça.
  • Si Activision termine le contrat, Bungie récupère tous les droits sur la franchise et les jeux. Activision pourra toutefois distribuer les jeux déjà sortis pendant encore deux ans.
  • Si Bungie fusionne avec, ou est racheté par, une autre entreprise avant 2016, le studio devra verser en 10 et 20% du prix du rachat/fusion à Activision.
  • Afin d’éviter une deuxième affaire Infinity Ward, Activision a fait signer de nouveaux contrats aux employés de Bungie. Les leads ont dû signer une clause de non-concurrence (qui les empêche de partir chez un autre studio de jeux vidéo). Par ailleurs, si un tiers du studio quitte Bungie, Activision peut sortir la carte « risque critique ».
  • Le « risque critique » tel que défini dans le contrat, c’est quand rien ne va : départs d’employés, retards ou jeu buggé et mauvais. Si Activision déclare un « risque critique », l’éditeur se réserve le droit de prendre à Bungie autant sa propriété intellectuelle que le « Destiny Game Engine » développé pour l’occasion…
  • Enfin, Activision n’ayant aucune confiance, l’éditeur exige que ni Valve, ni Epic, ni Gearbox ne soient contactés pour développer d’éventuels portages de jeux de la franchise. Oh, et tous les easter eggs contenus dans les jeux de Bungie devront être soumis à l’approbation d’Activision.
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