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Ce matin, Dr.Loser et moi avons enfin pu mettre les mains sur Dishonored, et sur PC s’il vous plaît. La mission présentée (qui est apparemment la fin d’une mission plus longue, et dont la première partie était bien brutale) était la même que celle montrée aux USA il y a dix jours : votre objectif est d’assassiner l’une des sœurs Boyle durant la réception qu’elles donnent dans leur manoir. Pour ça, il vous faut d’abord infiltrer la bâtisse, puis identifier votre cible : les trois sœurs portent chacune un masque et une robe de couleur unie (rouge, noir, blanc) et vous n’avez pas la moindre idée de qui est qui.

Puisque Dishonored a un level-design ouvert et permet d’approcher chaque mission de façons différentes, nous allons tous deux vous raconter notre assassinat. La mission débute sur un bateau, en contrebas du manoir Boyle. [–SUITE–]

Dishonored vu par Netsabes

Pour rejoindre le quai, je saute à l’eau, puis saute sur le quai. Là m’attends un escalier, en haut duquel un strider Tall Boy vient de tuer un civil. Clairement, il y a une sorte de couvrefeu, et les gardes qui patrouillent dans les rues tirent à vue. Le manoir est sur le quai d’en face, que je franchis via un pont dès que le Tall Boy et l’autre garde qui circule ont le dos tourné. Dans un coin, je trouve une porte ouverte, que j’emprunte. A l’intérieur, une demi-douzaine de clochards m’agresse, mais je les occis rapidement avec mon couteau (une arme à feu aurait sans doute attiré les gardes que je venais d’éviter). Je monte ensuite les quelques étages de la maison, je loote quelques objets (dont un charme que je n’ai pas eu l’occasion d’exploiter) et quelques pièces de monnaie, puis je franchis une dernière porte : me voici sur un balcon, donnant sur le mur extérieur du manoir.

Coup de pot : un large conduit d’aération longe le balcon, et du coup le mur du manoir. Je saute dessus puis, d’un coup de blink (le pouvoir de téléportation), je monte sur la prochaine plate-forme du conduit d’aération. Je suis maintenant tout proche des jardins du manoir, et un balcon me semble même à portée de blink. Je tente le coup, me téléporte… et rate totalement ma cible. Est-ce moi qui ai mal visé ou le blink a-t-il une distance maximale ? Toujours est-il qu’il m’a téléporté sous le balcon. Par chance, j’atterris dans les fleurs du jardin des Boyle, du bon côté de la grille. Je rengaine immédiatement mes armes et pouvoirs magiques, pour pouvoir me mêler à la foule.

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En approchant de la porte d’entrée, le jeu m’indique que j’ai une quête secondaire : donner une lettre à Lord Shaw, qui discute plaisamment avec des gardes dans le jardin. Je le fais donc, et après lecture Lord Shaw me propose de le suivre, ce que j’oublie immédiatement. Bien m’en a pris, j’apprendrai plus tard que la lettre est en réalité un piège : elle indique à Lord Shaw que son porter le déclare en duel. Et un duel quand on veut infiltrer discrètos un manoir… Bref, me voici à l’intérieur. Les lieux sont luxueux, la direction artistique est fantastique, et je discute avec les invités pour essayer d’identifier ma cible. L’un deux me dit qu’il y a sans doute des indices à l’étage, tandis qu’un autre, apparemment au courant de ma mission (la légendaire discrétion des assassins, sans doute) me conjure de ne pas tuer miss Boyle : il en est amoureux, et si je l’amène en vie à la cave du manoir, il partira pour toujours avec elle. N’étant pas un hippie, ça ne m’intéresse pas trop de ne pas tuer mes cibles, mais en même temps je n’ai pas envie de me fâcher avec des PNJ, je lui dis donc pourquoi pas.

Une autre invitée me demande un verre, puis m’indique bien gentiment de quelle couleur est la robe de ma cible. Vais-je l’abattre bruyamment en plein milieu de sa réception, comme mon instinct me l’ordonne ? Contre toute attente, non : je vais lui parler, lui indique que quelqu’un cherche à la tuer (encore une fois la légendaire discrétion des assassins) et lui demande de me suivre à la cave pour la sauver. Ma cible trouve ça amusant et accepte donc de me suivre. Nous descendons.

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Arrivés à la porte de la cave, elle s’arrête et refuse d’avancer plus loin. Je ne suis qu’à quelques mètres de son amoureux, je n’ai qu’à assommer la pimbêche et à la porter jusque là. Au lieu de quoi je sors mon arbalète et lui colle une flèche dans le ventre. Que voulez-vous, c’est l’instinct, on ne se refait pas. Ensuite, je la prends sur mon épaule, parcours les quelques mètres et la jette aux pieds de son homme (« sale monstre ! », me crie-t-il, alors que j’ai pourtant en partie rempli ma promesse). Je l’abats, car j’ai horreur des gens qui ne savent pas se satisfaire de ce qu’ils ont, puis je remonte au salon, laissant les deux cadavres pourrir parmi les bouteilles de vins.

Tout guilleret et fier du travail bien fait, je sors en pensant avoir accompli ma mission. Erreur : il me faut encore rejoindre la bâteau qui m’a emmené là. Ce scélérat a hélas changé de place, et en me rendant en courant là où je pensais qu’il serait, je me fais remarquer par toute la police municipale du coin. Je meurs stupidement.

Cette mission de Dishonored n’était pas forcément la meilleure pour découvrir le jeu (il semble bien difficile d’y aller en gros bourrin, d’autant que certains soldats spéciaux empêchent d’utiliser les pouvoirs dans le manoir). La recherche pour s’infiltrer, puis la mini-enquête et le jouissif meurtre me donnent tout de même envie d’y rejouer le plus tôt possible. A noter que je n’ai pratiquement pas utilisé de pouvoirs : à part le blink en début de mission, je n’ai essayé que la possession lors d’une précédente tentative ratée.
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Dishonored vu par Dr.Loser

Pour rejoindre le quai, je saute à l’eau. Une fois arrivé dans la rue en surplomb, je vois un pont, un garde, un Tall Boy, et le manoir des Boyle en arrière plan. Naïf, je traverse le pont et me fait accueillir par une volée de balles qui aura raison de moi. Deuxième essai, je ne traverse pas le pont, mais ça n’empêche pas les gardes de m’apercevoir et de me tirer dessus. Hé, mais je ne vous ai rien fait moi ! Troisième essai, nouvel échec, je décide donc de nager dans le canal pour ma quatrième tentative, mais une espèce de carpe mutante me zigouille… La honte. Cinquième essai : le quai, les gardes la mort. Sixième essai, laissant ma fierté de côté, j’opte pour un bon gros pouvoir de tricheur et je prends possession de la carpe sanguinaire : me voici nageant dans le canal, me faufilant à travers les barreaux d’une grille et émergeant finalement sur un quai souterrain me permettant de pénétrer la cave du manoir. Ouf, finis les galères ! Pensez-vous…

J’entre dans la cave, je fouille rapidement et je trouve un bout de fil de fer que je ramasse. Je suis comme ça moi : je me balade dans la rue, je trouve un débris, hop dans la poche. Un tesson de bouteille ? sait-on jamais, ça peut toujours servir. Une crotte de chien ? Hé, pourquoi pas ? Mais revenons à notre mission ! La cave possède deux autres issues. La première mène vers un petit trésor comprenant un charme, des elixirs et que sais-je encore : la serrure me permet de voir vaguement l’intérieur, mais je n’ai rien pour ouvrir la porte. La seconde donne sur le manoir qu’il me faut infiltrer. Comme la grille est fermée et que mon cerveau fonctionne à plein régime, je décide d’utiliser le pouvoir Blink pour me téléporter derrière les barreaux, mais ça ne fonctionne pas. C’est un peu contre intuitif, mais peu importe. Je fouille la cave à la recherche d’un interrupteur permettant d’ouvrir cette porte, mais en vain… Mettant à nouveau ma dignité de côté, je me résous à prendre possession d’un rat afin de me glisser à travers les barreaux tel une carpe terrestre mais, à mon grand désarroi, ça ne fonctionne pas : ce foutu rat est infoutu de sauter pardessus ce foutu cadre de porte qui ne doit pas mesurer plus de 15cm de haut.

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OK. On reste calme, on respire, commençons par quitter le corps de ce rat. Aie, ouille, mais que diantre m’arrive-t-il ? Sont-ce ces rats qui, vexés d’avoir été raillés pour leur incapacité à sautiller 15 cm, se vengent en t’entant de me faire trépasser ? Mais bon sang, qu’ai-je fait pour mériter ça… Tel le noble assassin que je suis, dégoutant des eaux des égouts, pissant le sang des blessures infligés par une cruelle carpe et de vindicatifs rats impotents, me voici, l’épée au clair, luttant pour défendre ma vie face à une demi-douzaine de rongeurs. Plus mort que vivant, je sors vainqueurs de la mêlée, mais je ne suis pas plus avancé pour autant. Je fouille de nouveau la cave, cherchant un mécanisme ou une clef qui me permettrait d’ouvrir cette grille, mais en vain ! Dépité, je me résous à ressortir dans les égouts, dans lesquels je m’imerge avant de rencontrer à nouveau mon amie la carpe qui m’agresse et m’occis.

Je recommence, traumatisé par les égouts, je tente à nouveau la rue, le pont, les gardes, vous connaissez la suite… Entre mourir dans la rue ou errer dans la cave, mon choix est vite fait : je redescends donc dans les égouts, me rend dans la cave, fouille et, par chance, je me mets à sangloter ce qui attire l’attention du gars de Bethesda qui m’explique qu’au lieu de fouiller comme un demeuré le nez collé au sol, je ferai mieux de lever les yeux. En effet, les poutres qui soutiennent le plafond semblent donner sur une petite grille derrière laquelle, après m’être mini-téléporté, je découvre un levier qui ouvre la cave !

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La suite de la mission est trivial : je déboule au milieu des invités, j’appuie sur F dès que je croise quelqu’un, ils me donnent toutes les indications nécessaires pour distinguer laquelle des trois soeurs est ma cible. Je file une lettre à un gars dans le jardin, sans trop savoir pourquoi je me retrouve en train de le défier dans un duel au pistolet. Je le bute. Je retourne dans le bal, j’appuie sur F un peu partout. Un gars me dit de ne pas tuer ma cible, mais de la descendre dans la cave afin qu’il l’enlève et lui fasse des enfants. Pourquoi pas ? C’est l’occasion d’appuyer sur F quand je me retrouve face à ma proie, ce qui est autrement plus facile que de la descendre au milieu des gardes. Bref, j’appuie sur F, je lui raconte un peu n’importe quoi, qu’un gars veut la tuer et qu’un autre l’attend à la cave ou quelque chose dans le genre. L’explication me semble fumeuse, mais suffit à la convaincre de descendre au sous-sol. Après, ne me demandez pas pourquoi, mais cette idiote s’arrête juste devant la foutue grille qui me bloquait précédemment. Il faut croire qu’elle est encore plus stupide qu’un rat : au moins, ce dernier avait l’excuse de ne pas réussir à sauter 15 cm de haut, tandis que cette sotte est infoutue de passer la grille grande ouverte !

J’appuie sur F, sans effet. F ? F ? F ! Bon, tant pis, je l’assome, ramasse son corps et le balance dans la barque de l’autre amoureux transit. Sur ce, je me jette dans les égouts afin de m’éloigner le plus loin possible de cette maison de fou, mais c’était sans compter le côté taquin du batelier qui m’avait déposé quelques minutes auparavant. Devinant mon incompétence, du moins je présume, il est parti à l’autre bout de la ville. Or, entre l’autre bout de la ville et moi-même, il y a, je vous le donne en mille : la rue, le pont, les gardes… Bah, qu’ils aillent au diable ! Je sors mon flingue et je rush corniche en faisant des bunny. Je décale, HS sur le garde, rush corridor, je me paume en B, retour en A, c’est bourré de gardes, je bunny à nouveau, les balles sifflent à mes oreilles, je croise un clodo AFK qui glande, une balle dans sa tête de noob, je poursuis ma course au hasard, vois au loin la barque et l’enfoiré de gondolier, j’entends les ennemis sur mes talons, me précipite, saute dans le rafiot et je termine la mission que ce nigaud de Netsabes a été incapable de conclure. Comment j’ai tout roxé !

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Mettons mes morts toutes plus honteuses les unes que les autres sur le compte de mon manque de familiarisation avec les mécaniques du gameplay, ou disons que je suis nul, c’est plus simple. Et même si mon calvaire vous semble avoir duré des heures, en réalité il ne m’aura fallu qu’un petit quart d’heure pour m’introduire dans le manoir (avec l’aide du gars de Bethesda). Gageons qu’avec un peu plus d’expérience et de cellules grises, mon entrée en la matière aurait été moins ridicule…

Mais ce qui m’embête le plus, ce ne sont pas mes galères pour passer une grille, mais plutôt la façon dont s’est déroulée l’enquête au cours de laquelle il m’a suffit de marteler la touche F pour tout résoudre sans verser une goutte de sang. Certe, la mission n’était pas représentative du jeu, mais c’est tout de même un poil décevant d’être à même d’esquiver toutes les difficultés avec tant d’aisance, sans même avoir à réfléchir. On aurait dit une mission de Hitman Blood Money, en dix fois plus simple. D’un autre côté, qui suis-je pour me plaindre de la facilité, moi qui me suis fait rosser par des rats et maltraité par une carpe ?

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