Si vous avez dix-huit ans aujourd’hui, alors vous en aviez huit lors de la sortie du premier Serious Sam. Un petit rappel historique s’impose pour les plus jeunes d’entres-vous :
- 2001 : Serious Sam: First Encounter.
- 2002 : Serious Sam: Second Encounter, même moteur, mais un level design plus élaboré.
- 2005 : Serious Sam 2, qui a eu le malheur de sortir durant l’âge d’or des FPS (FEAR, BF2, SWAT4, CoD2…), et dont le développement simultané sur Xbox a plombé de nombreux aspects du jeu.
- 2009 : Serious Sam HD : The First Encounter, remake du jeu de 2001 avec un nouveau moteur.
- 2010 : Serious Sam HD : The Second Encounter, remake du jeu de 2002.
- 2011 : Serious Sam 3: BFE
Après le faux pas de SS2, les développeurs se sont rabattus sur des remakes des deux premiers titres qui firent la gloire de la série : First et Second Encounter. On aurait pu penser qu’après dix ans passés à faire le même jeu, Croteam souhaiterait bifurquer sur de nouvelles voies, mais Serious Sam 3: BFE ne s’écarte pas du chemin tracé par ses ancêtres et il aurait tout aussi bien pu s’appeler Third Encounter.[–SUITE–]
Serious Sam: Before the Fist Encounter
Comme son nom l’indique, le jeu est une préquelle du titre de 2001. Son scénario, raconté à l’aide de scènes cinématiques, nous dévoile pourquoi dans le premier jeu nous combattions les forces de Mental à l’époque des égyptiens. Voilà qui devrait assurément passionner tous ceux qui jouent à Serious Sam pour son background.
Comme l’action se déroule à notre époque, les premiers niveaux ont pour cadre une ville moderne, ou plutôt ce qu’il en reste, car la modélisation du Caire se limite à des bâtiments en ruines dont la crédibilité architecturale laisse à désirer. Par la suite, Sam s’éloigne dans le désert et termine son aventure dans les temples de la Vallée des Rois. Si on pouvait s’attendre à ce que SS3 se déroule majoritairement en Egypte, on est tout de même déçu du manque de dépaysement : pas de forêt, pas de montagne, pas de paysages enneigés ni de bords de mer, juste une ville en ruine, puis les mêmes environnements égyptiens que dans les précédents épisodes.
Une campagne en deux temps
Il en va de même du gameplay qui tente de proposer un style un peu plus réaliste au début de l’aventure. On y combat de petites quantités d’ennemis dans un environnement urbain où l’on doit jouer avec les couvertures, les temps de rechargement et l’ironsight. C’est assez spécial et je ne suis pas certain que les fans apprécient. Mais arrivé au tiers du jeu, SS3 rompt avec cet aspect réaliste pour renouer avec le style des premiers jeux : à vous la gatling et le lance-roquette, inutile de recharger, laissez la gâchette enfoncée, reculez et straffez en prenant garde à ce que la centaine d’ennemis qui gravitent autour de vous ne parvienne jamais à vous atteindre. Du Serious Sam comme à la belle époque, mais sans grande innovation.
La nouveauté ne viendra pas non plus des armes ou des ennemis qui sont à 90% similaires à ceux des deux premiers épisodes. En fait, la nouveauté ne viendra de nulle part. Même le moteur graphique ne parvient pas à se démarquer de celui des remakes HD de First et Second Encounter. Le problème va au-delà de ce manque d’innovation, car le level design ne parvient pas au niveau de ce à quoi Second Encounter nous avait habitué. Les niveaux manquent cruellement de variété et de fantaisie et les bons moments, ceux où on massacre des monstres à tour de bras, sont souvent entrecoupés de passages un peu longs où on erre à la recherche d’une clef ou d’une porte en shootant de petits groupes d’ennemis dispersés.
La difficulté m’a semblée légèrement inférieure à celle des premiers Serious Sam et il est relativement facile de terminer le jeu en Hard. En Serious ou en Mental, c’est déjà plus compliqué et il faudra faire preuve de méthode et d’une bonne technique pour survivre aux passages les plus difficiles. Pour ma part, il m’aura fallu 11h en Hard avant d’affronter le boss final, sachant que les derniers niveaux sont deux à trois fois plus long que les premiers. Evidemment, si vous jouez en coop avec les respawns infinis, ne comptez pas plus de cinq heures pour boucler la campagne.
Du coop à 16 ?
L’autre point fort de Serious Sam a toujours été son mode coopératif et celui de Serious Sam 3 ne fait pas exception. Vous pouvez jouer la campagne en partant du début ou choisir indépendamment n’importe quel niveau, en réglant le nombre de respawns, la résistance des monstres, etc. Pour l’avoir testé à quatre joueurs, je ne suis pas certain que les maps soient adaptées à 16. De toute façon, le jeu semble se vendre assez mal et vous aurez du mal à trouver un serveur avec 15 autres personnes, mieux vaut donc compter sur vos amis pour le coop.
L’autre nouveauté du multi, ce sont les deux cartes où vous affrontez des hordes de monstres infinies avec pour objectif de tenir le plus longtemps possible. Cette fois-ci, pas de niveau à visiter, pas de clef à trouver, vous mettez tout de suite la main sur les armes les plus puissantes et les monstres arrivent par dizaines sans interruption. C’est drôle, mais exténuant et il est difficile d’y jouer plus d’une demi-heure car le gameplay manque tout de même un peu de profondeur.
Un Serious Sam de plus
Comparé aux FPS pseudo-réalistes dont on nous abreuve actuellement, SS3:BFE et son gameplay oldschool ultra bourrin offre une bouffée de nostalgie rafraichissante, mais ça n’excuse pas non manque d’innovation et surtout son prix de 40 euros.
Tout comme Second Encounter, SS3: BFE ressemble plus à une extension stand alone du jeu de 2001 qu’à une véritable suite. Certes, le moteur graphique a évolué depuis, mais il reste tout de même très en retrait par rapport à ceux des productions actuelles et on se demande pourquoi il est si difficile de dépasser les 60 images par seconde. Quant au gameplay, bien qu’il y ait du sprint, des mises à mort au corps à corps et une pincée d’ironsight, il n’a quasiment pas évolué.
Si vous n’avez jamais joué à Serious Sam, prenez les deux remakes HD pour 7,50 euros, ils n’ont rien à envier à ce nouvel épisode. Sinon, attendez quelques mois que SS3:BFE soit bradé à -75%.
