11 minutes de gameplay commenté, à voir
avant ou après avoir lu le test

Il y a trois mois, Rebellion sortait Rogue Warrior, un FPS minable. Nous avons ensuite eu droit à une démo multijoueurs d’Aliens vs Predator 3 qui ne proposait que du deathmatch et dont le système de matchmaking fonctionnait mal. Le semaine dernière, Gamespot et GameInformer descendirent le jeu en flamme en concluant leurs tests d’AvP3 par des notes de 5,5 et 5,75. A partir de là, on pouvait vraiment s’attendre au pire, et l’avantage de cet état d’esprit, c’est qu’on est rarement déçu.[–SUITE–]

Déconsoliser la consolisation

Sur la version PC, le jeu n’est pas très fluide et les contrôles répondent franchement mal à cause des options V-Sync et Motion Blur activées par défaut. Une fois désactivées, AvP3 est tout de suite beaucoup plus agréable et seul le FOV trop étroit peut encore poser problème. Notez que certaines de ces options ont été implémentées dans le premier patch : si vous « testez » le jeu grâce à sa version warez, vous n’y aurez donc pas accès. Je vous conseille également de baisser la luminosité du jeu qui est beaucoup trop élevée par défaut ; c’est indispensable si vous souhaitez vous faire quelques frayeurs.

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La campagne du Marine

La réalisation technique
Je n’ai pas eu de problème de framerate, mais il est difficile de savoir si ça vient de l’optimisation du jeu ou de la puissance de nos PC qui ont depuis longtemps distancé les consoles. La direction artistique est plutôt bonne avec notamment des sons tous droit tirés des films et des Aliens qui se déplacent de façon très convaincante. L’IA des humains constitue le principal point noir et, couplée avec le level design ultra classique, elle nuit à l’intérêt des campagnes solo de l’Alien et du Predator.

La première partie du solo vous propose d’incarner un bleubite plongé dans une ambiance directement inspirée d’Aliens. Le déroulement du jeu est on ne peut plus classique : une voix off vous donne des objectifs qui consistent généralement à suivre la petite flèche de votre HUD pour pousser un bouton où repousser une vague de Xenomorphes. Le début de la campagne est sympathique et vos premières rencontres avec les Aliens sont bien stressantes, mais vous vous retrouvez rapidement à l’extérieur où la lumière du jour fait disparaitre le peu de tension que le début du jeu avait réussi à instaurer. Au programme : des couloirs, des vagues d’Aliens à dégommer et des combats d’arènes contre des boss pas franchement mémorables. Le principal problème du jeu tient au level design qui manque cruellement d’inspiration. Heureusement que la campagne ne dure que deux heures, car les niveaux se ressemblent tellement que l’action devient vite répétitive. Dommage, car les armes sont toutes très puissantes et vraiment bien équilibrées et c’est toujours un plaisir de vider le chargeur de 99 balles du fusil à impulsion sur des vagues d’Aliens qui galopent aux murs.

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Vis ma vie d’Alien

La seconde campagne vous met dans la peau d’un Xenomorphe qui s’échappe d’un laboratoire. Cette fois-ci, vous êtes un nouveau né et vous devez suivre les ordres de votre reine qui vous guide par télépathie. Les niveaux se suivent et se ressemblent : vous devez traversez des couloirs et des pièces en tuant les ennemis discrètement et en détruisant de temps à autres des ordinateurs. Le gameplay est un peu raté, car notre Alien n’est pas très costaud, en revanche il est vraiment fragile et un peu maladroit :

  • Il faut quatre « attaques puissantes » au corps à corps pour tuer un malheureux civil. Si vous voulez abattre un adversaire rapidement, vous devez donc réaliser un killing move durant lequel vous serez à la merci des autres ennemis.
  • Sachant qu’un seul coup de fusil à pompe peut mettre fin à vos jours, il est indispensable d’isoler vos proies.
  • Enfin, vous pouvez courir sur les murs et au plafond, mais les mouvements sont difficiles à maitriser et les sauts vous propulsent rarement là où vous souhaitez ce qui peut donner l’impression d’incarner une créature maladroite.

Au gamepad, l’Alien doit être une véritable horreur à contrôler, tandis qu’à la souris, on commence à prendre son pied après une petite heure ce qui correspond grosso modo à la fin de la campagne. Oups…

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Et pour terminer, le Predator

Dans la dernière partie du solo, vous êtes un Predator, et comme dans les trois autres campagnes, vous incarnez un putain de bleubite de merde guidé par une voix off à la con. A croire que le scénariste d’AvP3 est affublé d’un énorme complexe d’infériorité qu’il souhaite à tout prix à nous faire partager… Bref, cette fois-ci vous sautez d’arbre en arbre en dézinguant des malheureux humains à l’IA ridiculement basse et en massacrant à coup de griffes d’innocents Aliens faiblards. La difficulté est étrangement dosée : vous commencez avec des armes médiocres et très peu de munitions et vous finissez avec un arsenal monstrueux et des munitions illimitées. Au fur et à mesure, vos possibilités tactiques se multiplient ce qui rend le gameplay de plus en plus intéressant, mais la difficulté chute également à vitesse grand V et le dernier boss, que vous rencontrerez au bout de deux heures, ne fera pas long feu face à votre puissance de tir.

Petit récapitulatif du solo

En tout, il faut compter moins de six heures pour terminer les trois campagnes. Elles sont toutes assez faciles et durent juste le temps qu’il faut pour ne pas paraitre trop ennuyeuses, la faute à un level design très classique et à un gameplay simpliste qui devient rapidement répétitif. Le solo manque de scènes mémorables, mais il n’est pas non plus désagréable à jouer et les fans de l’univers devraient y trouver leur compte.

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Le multiplayer !

Matchmaking et server browser à la mode console
Les joueurs PC risquent de grincer des dents en découvrant l’interface permettant de jouer en multi. Actuellement il n’y a pas encore de serveurs dédiés (ils doivent sortir le 1er mars). Si vous voulez choisir votre serveur, vous aurez droit à un browser peu pratique où il n’est nulle part fait mention de votre ping. La méthode la plus efficace consiste à utiliser le système automatique de matchmaking, mais vous serez déconnecté à la fin du round et il faut compter deux minutes à chaque fois pour retrouver une partie. Sur une heure passée à jouer, comptez dix bonnes minutes à chercher des serveurs.

La démo dévoile le pire aspect d’AvP3 : du deathmatch débile où les joueurs courent dans tous les sens en tirant sur tout ce qui bouge. Les autres modes de jeu sont bien plus intéressants et demandent un peu d’astuce pour finir en haut du tableau des scores :

Le mode Infestation est sympathique, mais les parties sont beaucoup trop courtes : au début du round, tous les joueurs incarnent des Marines sauf un qui joue l’Alien. Si ce dernier est tué, il respawn. Si c’est un Marine qui se fait croquer, il respawn aussi, mais dans la peau d’un Alien. Sur les serveurs publics, les Marines ont vite fait de se disperser et se font donc rapidement décimer. A contrario, s’ils se regroupent dans une impasse, il leur est possible de bloquer le jeu.

Le mode Survivor se joue jusqu’à quatre en coopération. Les deux cartes sont minuscules tout comme le concept du mode de jeu qui consiste à repousser des vagues d’Aliens de plus en plus grosses. Les rounds durent rarement plus de quelques minutes, c’est très fun, mais c’est aussi vite répétitif.

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Predator Hunt est le mode de jeu le plus recherché : au début du round, un joueur est choisi au hasard pour incarner le Predator tandis que les autres jouent des Marines. Seul le Predator peut marquer des points et il faut le tuer pour prendre sa place. Les Marines ont intérêt à foncer au contact dès qu’ils voient quelque chose bouger sur leur détecteur de mouvement. De son côté, le Predator doit bien réfléchir à ses mouvements pour ne pas se faire repérer et planifier ses kills afin de rester vulnérable le moins longtemps possible. Un mode de jeu bien tripant qui peut néanmoins devenir frustrant si vous n’êtes pas doué, car seuls les joueurs capables de tuer le Predator puis ensuite d’enchainer des frags s’amuseront.

Domination est un mode de jeu où les Aliens et les Marines se disputent trois points de contrôle. Ca se joue en équipe et c’est plutôt sympathique, mais ça tourne vite au Team Deathmatch, car les cartes sont petites et assez limitées.

Les trois autres modes de jeu sont basés sur du Deathmatch, avec ou sans teamplay. Le plus amusant est celui où chacune des trois équipes est constituée d’une seule race. Elles sont plutôt équilibrées à condition de savoir tirer partie de leurs avantages. Par exemple, dans des petits niveaux fermés, les Aliens n’auront aucune difficulté à massacrer les Marines au corps à corps, mais dans les grandes zones à découvert, la puissance de feu des humains ne laisse aucune chance de survie aux autres espèces.

Un multi plus fun que compétitif

Tout l’intérêt du multi se base sur les différences entre chaque espèce et je doute qu’il soit intéressant d’y jouer en compétition : même en multi, il s’agit avant tout d’un jeu d’ambiance où il est tout aussi amusant de se faire massacrer par un Alien qui sort de nulle part que d’abattre un Predator grâce à l’auto-aim du Smart Gun. Le multi s’adresse donc essentiellement aux fans de l’univers. D’une certaine façon, on pourrait le considérer comme un prolongement de la campagne solo en beaucoup plus hardcore : c’est plus une expérience de jeu cinématographique qu’un mode de jeu compétitif. En tant que tel, il est probable qu’il puisse rapidement devenir lassant, car une fois que vous connaitrez les six (6) maps et les techniques les plus efficaces, la magie risque de vite s’évanouir.

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Un FPS sans ambition, mais efficace

La direction artistique est bonne, les armes sont agréables et l’ambiance des films est bien retranscrite. AvP3 n’est donc pas la catastrophe qu’on craignait, mais ce n’est pas non plus le messie qu’espéraient les fans. Le gameplay est efficace, mais le level design est beaucoup trop classique et on se lasse vite de répéter les mêmes actions dans des environnements qui se répètent. La partie multi s’évertue également à coller à l’ambiance des films plutôt que d’offrir une expérience compétitive équilibrée. Elle est divertissante, mais on se lassera rapidement des six cartes. De plus, le manque actuel de serveurs dédiés et le système de matchmaking auront tôt fait de vous décourager. Le jeu ne coûte que 35 euros sur Amazon.frir?t=nofrag 21&l=as2&o=8&a=B002VA4BIY : si vous êtes fans de l’univers et pas trop exigeant, vous pouvez y aller.

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