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En lisant les premiers tests diffusés sur la toile, tout portait à croire que Stalker Clear Sky était inférieur au premier épisode. Il n’en est rien, et pour cause : Clear Sky est quasiment une copie carbone de Shadow of Chernobyl. Moins réussi sous certains aspects, mais mieux fichu dans la plupart des cas, au final il est tout de même nettement supérieur : [–SUITE–]

Le scénario n’a pas bougé d’un pouce

Vous débutez à quelques kilomètres au Sud de la centrale nucléaire et vous devez suivre un gars qui se dirige au centre de la Zone. Votre tâche consiste essentiellement à vous rendre d’un endroit à un autre pour débloquer le passage vers la prochaine carte. Le trajet est plus libre que dans S:SoC car les liens reliant les différentes cartes sont deux à trois fois plus nombreux. Pour reprendre le schéma que j’avais dessiné lors de mon test de S:SoC, voici à quoi ressemblerait le maillage des différentes cartes de Clear Sky :

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La carte est volontairement inexacte, mais vous noterez tout de même une progression nettement moins linéaire qui se termine par quelques missions à sens unique, exactement comme la fin de S:SoC. Sauf que vous n’aurez droit cette fois-ci qu’à un dénouement au lieu de trois.

Envie de flâner ?

Les missions secondaires que vous confient les habitants de la Zone sont nettement moins nombreuses, mais de bien meilleure qualité. Leur principe reste inchangé : vous devez vous rendre à un endroit pour tuer un gars ou ramasser un bidule, mais les quêtes sont mieux scénarisées et les récompenses plus intéressantes. Au final, vous ferez moins de missions, mais chacune vous semblera plus importante.

Pour étoffer un peu l’aventure, vous pourrez aussi décider de participer à la guerre des factions. Il s’agit d’un aspect facultatif est finalement assez simpliste : la campagne se déroule en trois étapes proposant chacune une guerre entre deux factions rivales. La dernière guerre, la plus importante, s’étale sur de nombreuses cartes. Si vous décidez d’y participer, vous aurez accès à du matériel moins cher, mais la moitié de la population se retournera contre vous.

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Les guerres consistent à capturer et défendre des points de contrôles : certains augmentent la qualité des armes de votre faction, d’autres augmentent sa capacité à créer des troupes ou vous permettent de commencer à capturer la carte suivante. Le problème, c’est qu’il vous faut moins de 2 minutes pour aller d’un point à un autre, mais que votre faction évolue beaucoup plus lentement sur le terrain : on vous demande parfois de capturer un territoire situé à 200m, puis de rester sur place jusqu’à l’arrivée de renforts qui n’arriveront que plusieurs heures plus tard. A moins d’être à fond dans le jeu, genre déguisé avec un masque à gaz et un fût de produit toxique renversé à côté de votre PC, je vous vois mal rester immobile durant trois heures à attendre ! Pour les joueurs peu pressés qui aiment prendre leur temps, la guerre des factions est néanmoins un plus indéniable qui enrichit l’histoire et améliore énormément la rejouabilité du jeu.

L’aspect RPG : l’inventaire et le commerce

La durée de vie
Clear Sky est à peu prêt aussi long que Shadow of Chernobyl. Il vous faudra entre 10 et 40 heures pour arriver à la fin de la campagne solo suivant le rythme auquel vous évoluez et votre acharnement à faire les missions secondaires et à tout visiter. Moi, il m’en aura fallu 15 en lisant les dialogues en diagonale et en terminant uniquement les missions que me confiaient les personnages que je croisais au hasard.

Tout comme dans S:SoC, la seule façon de faire progresser votre personnage est d’accumuler du matériel plus performant. Les marchands ont toujours aussi peu d’objets intéressants à vous vendre, sauf que cette fois-ci vous n’aurez même plus intérêt à leur acheter des consommables étant donné que les munitions et les soins se ramassent à la pelle un peu partout. En quinze heures de jeu, j’ai acheté en tout et pour tout une armure, c’est vous dire !

Les meilleures armes, vous les trouverez sur les corps de vos ennemis ou on vous les donnera à la suite d’une mission. La possibilité de customiser votre matériel est très intéressante au tout début, mais s’avère vite limitée : d’une part parce que trouverez régulièrement une nouvelle arme rendant votre gun customisé totalement obsolète. D’autre part parce qu’à moins de faire traîner l’aventure, vous ne pourrez pas faire grand-chose de plus que de payer les réparations de vos armes et armures.

Au final, le commerce est mieux équilibré, mais il reste très accessoire. La plupart des joueurs se contenteront de customiser une arme, d’acheter une armure et de passer régulièrement faire réparer son matériel. Idem pour les artefacts qui sont beaucoup plus rares, mais toujours aussi peu utiles à part pour les revendre.

Les combats !

Ma mémoire peut me jouer des tours, il est possible que j’ai tendance à idéaliser S:SoC, mais je crois me souvenir que les combats y étaient mieux fichus. Dans Clear Sky, les armes sont toujours aussi peu précises, vous avez donc tendance à vous approcher pour toucher l’ennemi. Le problème, c’est que cette fois-ci les adversaires sont capables de vous balancer des grenades mortelles à 50m avec une précision diabolique. Vous êtes donc obligé de rester à distance et de vider des chargeurs avec des armes incapables de faire mouche à quinze mètres. Les combats se résument à des échanges de tir imprécis ponctués de courses désespérées pour éviter les grenades sans oublier l’utilisation régulière de soins, car la moindre balle vous fait pisser le sang.

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Screenshots non redimensionnés : vous apprécierez la taille
des cibles quand on combat à une portée « prudente » de nuit

L’IA a beaucoup évolué, mais suit encore très souvent un comportement inattendu et illogique. L’ennui, c’est que ce type de défauts pouvait passer pour une qualité en CQB, mais cela devient totalement ridicule dès que les ennemis sont à bonne distance.

Sans aller jusqu’à dire que les combats sont nuls, ils ne sont franchement pas terribles. Il suffirait d’un tout petit patch pour que les pluies de grenades soient moins mortelles et vous permettent de vous approcher suffisamment pour combattre à la portée efficace de vos armes. Notez qu’à la fin du jeu, vous trouvez enfin une espèce de fusil de précision automatique qui améliorera grandement la qualité des combats.

Mise à jour : comme vous pouvez le lire dans les commentaires de ce test, les écrans qui indiquent les stats des armes sont bugués. Ne vous y fiez pas et testez vos fusils : certains sont beaucoup plus précis que le jeu ne l’indique et améliorent grandement les combats.

Ah, l’ambiance…

Ce que Stalker a gagné grâce au commerce et aux guerres des factions, il le perd à cause des grenades qui bousillent le fragile équilibre des combats. Heureusement, le gros point fort du titre est toujours là : l’ambiance est grandiose grâce à des environnements encore plus impressionnants et à une superbe gestion de la luminosité. La grande majorité des cartes sont tirées du jeu original, mais elles ont été tellement retravaillées que c’est tout juste si on les reconnaît.

Le plaisir contemplatif est plus que jamais présent et vous aurez tellement envie de découvrir de nouveaux paysages qu’il vous sera bien difficile de décrocher du jeu malgré tous ses défauts.

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Alors, c’est bien ?

Clear Sky est mieux construit que Shadow of Chernobyl : son univers est plus cohérent, plus riche, plus varié et le déroulement de la campagne solo est plus fluide. Même si les combats sont moins réussis, j’aurais tendance à penser que les avantages de Clear Sky compensent largement ses défauts, car l’intérêt du jeu réside avant tout dans son ambiance. De plus, il suffirait d’un patch de rien du tout pour régler le problème des pluies de grenades mortelles et rétablir la qualité des combats de Stalker.

Quant au mode multiplayer, je vous avoue que je ne l’ai pas sérieusement essayé. A première vue, les modes de jeu sont très classiques. De plus, le netcode et la gestion des collisions sont trop approximatifs pour en faire quelque chose d’intéressant, sans compter que le jeu a tendance à planter très souvent.

Enfin, si le jeu est bien plus beau que Shadow of Chernobyl, il est toujours aussi gourmand. Si vous voulez de la fluidité, n’hésitez pas à virer les éclairages dynamiques, même sur un PC très performant.

Avertissement : le jeu n’est pas terminé !

J’ai joué avec la version commerciale européenne sur laquelle j’ai appliqué le premier patch. De nombreux problèmes soulevés par la presse britannique ont été corrigés, mais le jeu est encore tellement buggé que pour de nombreux utilisateurs il sera quasiment injouable, ce qui est parfaitement scandaleux. Clear Sky est un titre formidable, mais je vous déconseille fortement de l’acheter tant que les patchs n’auront pas résolu ses problèmes. A ce propos, je vous invite à lire ma news du 7 septembre 2008.

Merci à Akimine sans qui, à cause de mes sauvegardes corrompues, je n’aurai jamais pu voir la fin. Merci également à XoBaR et kingball pour les screenshots.

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