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L’Orange Box vient de sortir ! OK, on a peut-être un peu de retard, mais ce n’est rien en comparaison des jeux de VALVe. Petit historique avant de commencer notre test :

  • Novembre 2004 : Sortie de Half-Life 2 (14 mois de retard)
  • Octobre 2005 : Sortie de Lost Coast (6 mois de retard)
  • Juin 2006 : Sortie d’Episode One (8 mois de retard)
  • Octobre 2007 : Sortie d’Orange Box :
    • Episode 2 (12 mois de retard)
    • Portal
    • TF2 (10 ans de retard)

Alors, est-ce que ça valait le coup d’attendre ?[–SUITE–]

Trois jeux en un, plus quelques vieilleries

Pour 45 euros, vous aurez droit à Half-Life 2, ses deux épisodes, Team Fortress 2 et Portal. Même si vous avez déjà terminé HL2 et HL2:E1, il vous reste deux mini jeux solo totalisant une dizaine d’heures de gameplay plus un petit jeu multi contenant six cartes. Difficile de trouver une meilleure offre pour un jeu sorti récemment.

Episode 2 : Half-Life 2 au top de sa forme

NoFrag n’a jamais été fan de Half-Life 2, mais il faut admettre que VALVe a bien progressé en trois ans. Ce second épisode est beaucoup plus compact que le jeu original. Bien qu’il ne propose rien de vraiment exceptionnel, les scènes s’enchainent suffisamment vite pour ne pas lasser. Passons rapidement sur le scénario auquel nous n’avons strictement rien compris pour nous intéresser aux petites améliorations qui nous sont proposées :

VALVe commence a bien maitriser l’utilisation du HDR et propose des cartes beaucoup plus grandes que dans les précédents épisodes. De plus, le moteur 3D propose enfin quelques sources de lumière dynamiques qui rendent les décors plus vivants. Au final, les graphismes, surtout en extérieur, restent très impressionnants et n’ont pas à rougir devant les autres FPS de 2007.

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Dog : le personnage le plus attachant de Half-Life 2.

Si on n’est pas trop difficile, on peut considérer que le jeu contient une scène mémorable : il se conclut par une bataille contre des dizaines de Striders se déroulant dans un décor très ouvert où vous devrez utiliser intelligemment votre véhicule, vos jambes et votre arsenal. Un beau combat dynamique qui réussit à créer un véritable sentiment d’urgence.

Episode 2 n’a rien d’exceptionnel, mais c’est tout de même la première fois que nous jouons à un HL2 sans avoir hâte d’en voir la fin.

Team Fortress 2 : une merveille d’esthétisme

Pour citer le Brand Manager de Far Cry 2 avec qui je buvais un verre cette semaine, « la direction artistique de Team Fortress 2 est une humiliation pour l’ensemble de la profession ». VALVe prouve à tous les développeurs qui s’arrachent les cheveux sur des moteurs de plus en plus complexes qu’ils sont sur la mauvaise voie. Esthétiquement, TF2 frôle la perfection : les silhouettes des personnages, leurs visages, leurs voix, leurs animations, leurs attitudes, leurs réparties… Un professionnel ne pourra que s’extasier devant un tel degré de finition et d’harmonie.

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On croirait presque voir un film d’animation de Pixar.

Pour le gameplay, c’est une autre paire de manches. Team Fortress 2 est un FPS assez lent où un joueur moyen passera plus de temps à attendre de respawner et à marcher pour rejoindre l’action qu’à y participer. Beaucoup apprécient la facilité et la prise en main très rapide du jeu qui permet de s’amuser immédiatement. Personnellement, j’ai eu du mal à m’habituer à sa lenteur. Durant les premières heures de jeu, j’étais piégé dans un cercle vicieux : j’avais tellement hâte de me battre que je fonçais dans le tas et me faisais rapidement éliminer. Je devais alors attendre de respawner, puis me trainer lentement jusqu’aux combats, ce qui ne faisait qu’augmenter mon impatience et ma propension à foncer tête baisser vers la mort. Il m’aura fallu quelques heures pour comprendre que TF2 possède un rythme assez lent où il est indispensable de rester en vie en s’appuyant sur ses coéquipiers. Difficile de se la jouer cowboy solitaire…

Le plus gros point faible de Team Fortress 2, c’est qu’il ne propose que six cartes : vous vous connectez à un serveur, deux heures après vous avez terminé un cycle. Bien sûr, vous pouvez changer de classe pour varier un peu les plaisirs : il y en a neuf, toutes proposant un gameplay très différent. Mais là encore, chacune des classes reste limitée : elles sont hyper spécialisées et peu versatiles. Leurs particularités encouragent le teamplay, mais elles laissent peu de place à l’improvisation : dès qu’on souhaite sortir de leurs spécialisations, on se sent très vite limité.

Team Fortress 2 est un FPS sublime proposant un gameplay frais et facile à prendre en main, mais peut-être manque-t-il un peu de profondeur. J’admets n’y avoir pas suffisamment joué pour l’affirmer avec certitude, mais je doute qu’il soit très intéressant à jouer en compétition. D’ailleurs, un nombre considérable d’exploits sont découverts chaque semaine, prouvant que VALVe n’a pas beaucoup poussé les bêta tests et ne comptait probablement pas faire de TF2 une plateforme dédiée au sport électronique. Il n’en reste pas moins un petit bijou qu’il serait criminel ne de pas essayer, ne serait-ce que pour votre culture personnelle.

Portal : déjà culte

Les puzzles, ce n’est vraiment pas mon truc. Ce que j’aime dans les FPS, c’est mon rapport avec l’arme et la mise à mort de l’adversaire. Portal, qui ne propose ni arme ni mise à mort (quoique…), est pourtant le titre de l’Orange Box qui m’a le plus marqué. Le jeu se résume à aller d’un point A à un point B en utilisant un appareil capable d’ouvrir simultanément deux portails permettant de se téléporter d’un endroit à un autre.

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Portal, ou comment transformer un cube en métal en un personnage charismatique.

Comme prévu, le gameplay ne m’a pas bouleversé : en fait, il est intéressant mais sous exploité . Le jeu dure environ 2h30 dont la première heure ressemble à un long tutorial. A part pour deux ou trois énigmes un peu tordues, il suffit en général d’observer la carte et de reproduire des recettes toutes simples pour passer au niveau suivant. Ca se laisse jouer, mais on aurait souhaité plus de difficulté.

Ce qui sauve le jeu, ou plutôt ce qui le rend exceptionnellement bon, ce sont ses dialogues et ses personnages. Et pourtant, ils ne sont que deux, dont l’un est un bête cube de matière inerte ! En moins de trois heures, par l’intermédiaire d’un simple monologue que votre adversaire invisible déclame tout au long de l’aventure, Portal réussit à créer un univers crédible, comique, mais aussi énigmatique et un peu tragique.

Ce n’est pas un hasard si en quelques jours Portal est devenu un titre culte dont on parlera encore dans dix ans : un jeu qui touche l’imagination et les sentiments du joueur, qui le fait rire et s’interroger, le tout en moins de trois heures, c’est tout simplement unique.

Pas d’hésitations

Episode 2 est un concentré de ce que Half-Life 2 sait faire de mieux, et pourtant c’est le moins bons des trois nouveaux jeux proposés dans l’Orange Box. Portal et Team Fortess 2 sont deux petits bijoux alliant une réalisation impeccable à des trésors d’ingéniosité. Le genre de titres capable de dérider les plus blasés et de leur redonner envie de jouer. Le genre de titres qui prouve que le jeu vidéo n’est pas qu’une question de grosses licences et de productions industrielles pour les masses. Le genre de titre qui nous fait nous demander si un jour le jeu vidéo sera considéré comme un art au même titre que le cinéma. C’est sûr : ça valait le coup d’attendre !

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