002193Nous autres, Grands Reporters, quand nous recevons un jeu à tester il est souvent accompagné d’une enveloppe contenant, non pas du cash, ce serait trop beau, mais une plaquette promotionnelle. Celle de Call of Juarez annonce la « première adaptation sérieuse des westerns de la grande époque ». Comprenez par là qu’il va y avoir des dialogues orduriers (bordel), du cul (un poil), un scénario (un vrai) et de la violence.

Mais de la vraie violence ! Pas celle qui consiste à tuer des douzaines de terroristes, non. Dans Call of Juarez, votre beau père vous frappe à coup de ceinturon, les chasseurs de primes violent les jeunes filles, et vous… Je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de le découvrir, mais c’est du jamais vu dans un FPS. Reste qu’une bonne ambiance, c’est bien cool, mais ça fait pas forcément un bon jeu, hm ?[–SUITE–]

Toi, le prolo, dégage !

Tu vis chez tes parents. Ils sont trop pauvres pour te filer de quoi renouveler ta carte 3D tous les ans. Ça craint. Alors tu bosses au Mac Do, mais tout le fric que tu gagnes, tu le claques pour payer ta piaule d’étudiant et t’acheter un peu de beuh histoire de rendre la vie moins insupportable. Ouais, ça craint. Avec ton PC de merde, tu ne pourras pas jouer à Call of Juarez, mais continue de lire ce test, ça c’est gratuit.

Tu es cadre. T’as ton petit appart à Paris. Célibataire, tes seules dépenses consistent à sortir picoler avec tes potes et à t’acheter quelques grammes de coc’ histoire de rendre la vie encore plus belle. C’est cool. Évidemment, ton PC est équipé d’une X800 ou d’une 6800GT que tu comptes renouveler très prochainement. Vaudrait mieux, car c’est un peu la config minimum pour pouvoir profiter de Call of Juarez. Tu devrais pouvoir monter en 1280 avec un niveau de détail moyen : il aura quelques ralentissements, mais ça restera jouable et sympatoche à regarder.

Next gen mon cul !

Les graphismes de Call of Juarez ne justifient pas la puissance nécessaire pour les afficher. Ne me demandez pas trop à quoi c’est dû : peut-être à la volonté d’implémenter une tonne d’effets next gen sans prendre le temps de les optimiser ? C’est bien dommage, car les somptueux paysages de l’ouest sauvage et les mines patibulaires de ses habitants n’avaient pas besoin de HDR et de millions de polygones pour se matérialiser. Nous aurions sans doute préféré une réalisation technique plus épurée et mieux optimisée afin de profiter pleinement du magnifique travail artistique des développeurs.

Au moins, l’environnement sonore n’a pas souffert de cette mode next gen. Pas besoin d’upgrader notre carte son pour écouter les dialogues en VO ou l’excellent doublage français. Ça gueule, ça chiale, ça jure, comme dans un bon vieux western spaghetti. Pour ça, vous ne serez pas déçu !

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Et si on parlait un peu du jeu ?

Billy, un jeune chicano sans le sou, découvre sa famille assassinée. Il est gentil et un peu niais, tout l’inverse du révérend Ray, un putain de psychopathe qui s’imagine que Billy a massacré ses géniteurs. Tout comme dans Tribes Vengeance, vous incarnerez les deux personnages à tour de rôle et tout comme dans Tribes Vengeance, c’est perturbant de jouer Billy tentant de fausser compagnie au révérend, puis de jouer le révérend tentant d’attraper Billy. De quoi développer le petit côté schizophrène qui sommeille en vous !

Quoiqu’il en soit, grâce à ce procédé fort judicieux, Call of Juarez propose une aventure très diversifiée. Un peu d’infiltration et de passages « plate-forme » dans le rôle de Billy, et beaucoup de tueries et de carnages dans les bottes du révérend. Le revers de la médaille, c’est qu’aucun de ces aspects du jeu n’est vraiment très réussi. Bah, au moins on ne s’ennuie pas trop et le scénario nous pousse à continuer. Cela dit…

Pourquoi, MAIS POURQUOI ?!!!

Techland a conçu un moteur 3D capable d’afficher de vastes horizons et il ne s’en prive pas. Le seul petit problème, c’est que pour aller d’un point à l’autre de ce « vaste horizon », il n’y a guère qu’un chemin qui nous est proposé. Eh oui mon bon monsieur : Call of Juarez est encore un de ces putains de FPS couloir ultra linéaire alors que, bordel de dieu, il avait toutes les cartes en main pour offrir un gameplay ouvert et tout le tralala qui va avec.

La preuve : il y a deux cartes, seulement deux cartes, deux cartes très vastes où vous pouvez vous balader à peu près librement et en profiter d’ailleurs pour admirer l’environnement. Ouaip, vous savez, un peu comme quand vous jouez à Oblivion, que vous n’avez rien à faire et que vous vous rendez compte que le monde qui vous entoure est vraiment chouette.

Le reste ? Des mines, des canyons de 50m de large, des canyons de 50m de large et encore des canyons de 50m de large. Bon sang, les scènes à cheval ressemblent presque à du rail shooting tellement c’est linéaire ! Quel gâchis. Netsabes a tenté de m’expliquer que ce type de niveau coûte beaucoup moins cher à concevoir, mais bon… Est-ce que ça justifie de pondre un jeu moyen à la place d’un titre qui aurait pu se révéler excellent ? À en croire Warren Spector, ce n’est pas qu’un problème de coût, c’est aussi une question de talent : il est bien plus difficile de réaliser une bonne carte « ouverte ». S’il dit vrai, vu la qualité des niveaux tout linéaires de Call of Juarez, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose que les développeurs n’aient pas tenté de nous offrir plus de liberté d’action… Et c’est sur cette note ô combien optimiste que nous allons passer à la conclusion !

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Recalé avec les encouragements du jury

Quand le marketing nous assure que Call of Juarez est un jeu mature, ce ne sont pour une fois pas des foutaises. La maturité ne se limite pas à des effusions de sang et à quelques gros mots. Sans aller jusqu’à dire qu’il faut le réserver à public averti, Call of Juarez est au moins aussi mature qu’un Sergio Leone. Les dialogues sonnent juste, les paysages sont grandioses, les cowboys virils et c’est là que nous arrêtons nos compliments… Car si le jeu se base sur une excellente ambiance, nous aurions tout de même préféré qu’il se base sur un excellent gameplay. Malheureusement, tout ce que nous propose Techland, c’est un FPS linéaire à la réalisation parfois bancale. Une sorte de Half-Life 2 en moins inspiré, en moins optimisé et en moins bien équilibré. Seriez-vous prêt à acheter un jeu moyen sous prétexte qu’il reproduit fidèlement l’univers des westerns ?

Testez avant d’acheter :

Commencez par télécharger la démo solo en français, puis passez à la démo multi, mais je ne vous garantie pas la présence de serveurs peuplés.

Les avis de vrais journalistes :

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