Après Chrome et Chrome SpecForce, deux FPS futuristes assez pourris, les Polonais de Techland changent de genre et se lancent dans le Western. Dans Call of Juarez, que l’on prononcera invariablement Call of Warez, on jouera tour à tour deux personnages totalement différents : un révérend tueur massacrant du bad boy à tour de bras ; et un jeune homme traqué, qui aime chasser le lapin, monter sur son poney sauvage et fuir le même révérend. Nos premières impressions.

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[–SUITE–]

Dr.Loser joue le vieux

001581 previewLe premier niveau me place dans la peau du révérend ivre de vengeance. Le level design rappelle certaines cartes de HL2 (Ravenholm) ou de FEAR. Vous êtes obligé de suivre un chemin assez linéaire à travers une architecture sans queue ni tête : vous entrez dans un saloon et ressortez par la fenêtre, marchez le long d’une poutre, sautez à travers un plancher, grimpez une échelle et vous finissez en haut d’un château d’eau. Classique… Cependant, lors de la présentation, nous avons vu une vidéo où le révérend s’attaque à un fort. La liberté d’action et la cohérence de l’architecture semblaient déjà bien meilleurs.

Dans la version preview essayée, les combats et les ennemis sont encore un peu mous. Vos adversaires sont assez statiques et il leur faudra une bonne dizaine de balles pour vous faire mordre la poussière. Difficile de se sentir menacé et de stresser dans ces conditions, surtout que les cartes sont parsemées de flasques de whisky vous permettant de vous refaire facilement une santé et qu’il est possible de sauvegarder n’importe où. Il faut espérer que la difficulté se corse par la suite, car pour l’instant on se sent trop rarement sous pression.

La manipulation des pistolets est déjà plus rigolote et vous propose pas mal de choix :

  • 001580 previewun flingue dans chaque main pour spammer comme un débile ;
  • une main pour tenir un revolver, l’autre pour armer le chien, afin de tirer rapidement avec un seul pistolet ;
  • vous pouvez vous concentrer pour zoomer légérement et tirer plus précisément ;
  • il est aussi possible de se la jouer psycho afin de faire fuir les ennemis : un revolver dans une main, une Bible dans l’autre et vous déclamez des versets tout en faisant parler la poudre ;
  • Dernière option, vous balader avec les deux guns dans leurs étuis. Dès que vous dégainerez, vous activerez un mode bullet-time un peu particulier et demandant pas mal de skill : à l’écran s’affichent deux viseurs, un pour chaque flingue. Ces deux viseurs convergent vers le centre au ralenti et pendant ce temps vous pouvez tirer avec chacun d’eux en utilisant vos deux touches de tir.

Techniquement, c’est du bon boulot. Le moteur physique permet de jouer avec les différents objets comme dans Half-Life 2 et il est même possible de cramer les chariots en balançant des lampes à huile dessus. Graphiquement, le jeu se démarque par les très vastes paysages qu’il permet d’afficher : des kilomètres-carrés de prairies, d’arbres et de plantes. La moindre feuille se balance avec le vent et projette une ombre sur le sol, très joli.

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Netsabes joue le gamin

00158f previewMoi, c’est Billy. Habité par l’esprit de Juarez, ou une excuse du genre, j’ai tué mes parents. Manque de pot, mon père, c’était le frère du Révérend. Du coup, il m’en veut beaucoup et je suis donc un peu en fuite. Ce matin, au réveil, un brave indien veille sur moi. Mais plutôt que de me rendre mes fidèles flingues, il m’envoie chasser le lièvre à dos de poney et en bullet-time. C’est rigolo : avec mon dada (ça ne marche pas si je suis à pieds), je fais fuir les lapins cachés dans les buissons, et avec mon arc je décoche des flèches au ralenti qui transpercent mes cibles. Après avoir épinglé trois lapins, je retourne voir mon copain indien, j’éteinds un incendie inopiné et je me vois chargé d’une quête d’importance : récupérer une plume de l’aigle sacré tout en haut d’une falaise ardue à grimper.

Et là, franchement, le passage avec la falaise, c’est aride.

On passe un bon bout de temps à appuyer de façon frénétique sur espace pour faire des sauts de 10cm afin de grimper autant de mini-corniches et, de temps à autres, on utilise son fouet pour s’accrocher à un arbre et tel le Prince de Perse se balancer entre deux corniches. Tout ça bien sûr en évitant les attaques de l’Aigle sacré invincible. Si encore les textures de la falaise (qu’on a en très gros plan en permanence) étaient soignées… Mais là, non, c’est juste austère.

Et c’est bien dommage, parce que l’arc, le fouet, le cheval, tout ça, c’est bien sympa. Et puis le moteur graphique se démerde carrément bien en extérieur. Donc cette seconde partie de deuxième niveau super frustrante et mal foutue, ça fout un peu les boules.

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Et alors ?

Après ces deux premiers niveaux, et même s’ils sont assez longs, difficile de se faire vraiment un avis sur ce Call of Warez : il y a quelques bonnes idées, et c’est clairement très au-dessus des précédents FPS de Techland (déjà, on ne s’endort pas en jouant). La partie Révérend semble très bourrine, celle avec Billy apparaissant pour l’instant plus bucolique. On imagine que ça devrait tout de même aussi tourner au vrai FPS assez rapidement. Non parce que s’il faut se taper une falaise en gros plan tous les deux niveaux, ça va pas être possible.
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