mini 2004 12 01 Shot0029En avril dernier sortait Painkiller, FPS ultra-bourrin reprenant peu ou prou la recette de Serious Sam, en transposant le tout dans un univers hétéroclite, et surtout en implémentant à merveille un moteur physique omniprésent participant grandement à la sensation de puissance du joueur.

Six mois plus tard voici le premier add-on du jeu, Battle Out Of Hell, dont la promesse est de prolonger le plaisir du jeu orignal tout en ajoutant ici et là quelques nouveautés.
[–SUITE–]

Alastor strikes back.

Passons rapidement sur le scénario, dans lequel on nous explique, animation CGI à l’appui (mais pourquoi dépenser de l’argent là dedans pour ce type de jeu ?), que l’un des démons majeurs qu’on avait déjà trucidé dans Painkiller, le bien nommé Alastor, n’est pas content, non non non, houlala, et qu’il va falloir l’arrêter. Du coup, hop, nouvelle ballade dans le purgatoire, à travers un unique chapitre d’une dizaine de niveaux à l’atmosphère spécifique.

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Parlons d’ailleurs tout de suite du problème le plus fâcheux de cet add-on : en difficulté normale (dite « insomnie »), et sans chercher à obtenir tous les objets cachés et cartes du tarot noir, chaque niveau se boucle en une trentaine de minutes maximum. Avec 10 niveaux, ça nous fait 5 heures. Ah ça calme. Cela dit, à 20 euros l’add-on, ça peut passer. Et ça passera encore mieux si vous montez le niveau de difficulté, ou bien si vous faites partie de ces malades qui cherchent à compléter le jeu à 100%, en réussissant tous les défis (terminer tel niveau sans dégâts, terminer tel autre en utilisant un seul type d’arme, etc.) et en trouvant tous les objets cachés. Dans ces conditions, le temps de jeu est facilement multiplié par deux.

Heaven’s got sk1ll3d level designers!

Pour le reste, ce Battle Out Of Hell est exactement ce qu’on attend de lui, ni plus ni moins : de nouveaux monstres et niveaux bien délirants qui raviront les fans du jeu de base, mais qui continueront de laisser de marbre les autres. Le moteur graphique, déjà très correct à l’origine, a été légèrement amélioré pour intégrer quelques effets graphiques pas vilains dans certains niveaux (la fête foraine est particulièrement réussie). La principale nouveauté vient surtout des deux armes supplémentaires : la première est une combinaison de fusil automatique et de lance-flamme, et la seconde est une arbalète intégrant un zoom pour sniper, avec des billes explosives en tir secondaire. Ces deux armes seront d’ailleurs mises à profit à travers un level design dédié : dans certaines salles, vous serez submergé de monstres et la meilleure solution sera alors de les encercler au lance-flamme, alors que d’autres gigantesques niveaux vous obligeront à tirer profit de votre lunette de visée.

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Du reste, s’il ne fallait retenir qu’une chose de cet add-on, ça serait le level design. Reprenant le principe du Painkiller de base, Battle Out of Hell propose une « carte postale » différente pour chacun des tableaux à visiter. Non contents d’apporter de la variété à travers une ambiance à chaque fois différente, les designers ont réussi à créer des niveaux parfois impressionnants : architecture, textures, ciels animés, monstres, tout est cohérent avec un excellent niveau de finition.

Bugkiller ?

Restent malgré tout quelques petits problèmes, en particulier vis-à-vis du jeu de base. En premier lieu, celui-ci nous avait habitué à combattre d’énormes boss. Ici… bah il n’y a qu’un seul vrai gros boss à liquider, tandis que chaque niveau se conclut par l’extermination souvent trop facile – une fois qu’on a compris quelle méthode appliquer – d’un « mini boss » bien moins impressionnant. On a décidément été mal habitués. Autre sujet d’agacement : l’I.A. Oh, dans un jeu aussi bourrin, on ne demande pas grand-chose. D’ailleurs Painkiller remplissait son contrat très bien : des ennemis avec un bon path-finding, voire des comportements typés comme celui du monstre qui en prend un autre comme bouclier vivant. Bizarrement, tout ça a disparu de Battle Out Of Hell. Pire, j’ai vu assez souvent des ennemis courir comme des crétins contre des murs ou rester coincés dans le coin d’une pièce. Rien de dramatique, mais ça fait tache, surtout quand l’ouverture d’une porte dépend de l’extermination totale du groupe de monstres précédents, et qu’il faut donc chercher où est aller se planter le petit dernier.

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Enfin, après installation de Battle Out Of Hell, Painkiller passe en version 1.5, et vous ouvre les portes de nouveaux modes multi-joueurs, avec un lot de nouvelles maps : bienvenue donc – enfin – au CTF, et au Last Man Standing. L’add-on venant à peine de sortir aux USA, il a été difficile de tester le jeu multi, et surtout impossible de juger de la qualité des nouvelles maps et de l’impact des nouvelles armes. Pendant les quelques rounds de test, je n’ai pas constaté de problème de lag, alors que le netcode présentait de vrais problèmes lors la sortie initiale du jeu. J’imagine que le code réseau a été revu avec cette version 1.5, mais ça reste à vérifier. J’ai toujours un peu de mal à croire que Painkiller présente un vrai intérêt en multi en dehors de quelques parties défouloirs. Pourtant il a été sélectionné comme jeu de référence par la CPL pour son World Tour 2005, ce qui laisse à croire que People Can Fly a et aura des « obligations de résultat » concernant la qualité de son jeu pour le multi-joueurs.

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Court mais bon.

Battle Out Of Hell est presque sans surprise, et c’est tant mieux. Prolongeant la campagne initiale avec des niveaux parfois hallucinants, il continuera de ravir les fans ou tout simplement ceux qui cherchent un FPS défouloir aussi agréable à jouer qu’à regarder. Les autres continueront de passer leur chemin face à cet ego-shooter sans concession jouant ouvertement la carte de l’action à outrance. Malgré de petits défauts d’I.A, et une durée de vie bien trop courte, ces dix niveaux supplémentaires, accompagnés d’un mode multi-joueurs en progression, font donc de cet add-on un achat tout à fait recommendable, du fait d’un prix raisonnable.

Note 1 : ce test a été réalisé à partir d’une version finale « presse » qui nous a été envoyée par Dreamcatcher Europe.

Note 2 : ceux qui n’ont pas sauté le pas et qui sont tentés attendront plutôt la sortie de Painkiller Black Edition, prévue pour janvier, regroupant le jeu de base et son add-on, sur DVD, accompagnés de quelques bonus.

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Le mot de Ttask :

Cette première extension de Painkiller, malgré la venue de deux nouvelles armes, n’est en fait qu’un simple map-pack. Mais quel map-pack! Toutes les cartes composant la très courte campagne solo ont bénéficié d’une ambiance soignée avec des textures variées et des ennemis adaptés, ce qui rend les niveaux tous très différents les uns des autres. Le gameplay reste dans la continuité du jeu original, c’est à dire qu’on avance en massacrant des hordes de monstres sans trop réfléchir. C’est fun, rapide et absolument pas prise de tête. Par contre, il est clair que si vous n’aimiez pas Painkiller, vous n’aimerez pas plus ce Battle out of Hell qui conserve les mêmes défauts : trop facile et toujours pas assez équilibré.

Les tests des pros :

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