Par de coquines allusions, Miss Gros Seins vous fait comprendre qu’elle n’est pas prête pour la sodomie
Unreal 2, c’est un peu comme les frites. Quand votre beau-frère de Charles Ville Mézière vient manger chez vous avec ses gosses, si vous voulez être sûr que les chiards finissent leur assiette, vous n’allez pas leur préparer un canard à l’orange. Une bonne plâtré de frite avec de la mayonnaise et du ketchup et tout le monde est content.
En réalisant Unreal 2, fleuron de l’Unreal Tech, Legend n’a voulu prendre aucun risque en créant un FPS calibré pour plaire à tout le monde. Résultat : un beau jeu bien gras qui ne déplaît à personne, mais les cyber-gastronomes risquent de rester sur leur faim.
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Un scénario digne des plus grandes séries américaines
Dans les interviews précédant la sortie du jeu, Legend a toujours insisté sur l’importance qu’ils accordaient au scénario. Ils ne se sont pas moqués de nous : vous incarnez Dalton, un Marshall qui rêve d’aller tuer des gens chez les Marines plutôt que de patrouiller la galaxie et d’y faire régner l’ordre. Heureusement pour lui, Dalton se voit embarqué dans une sombre histoire d’artefact à laquelle il ne comprend rien mais qui lui permet de jouer au génocide avec des aliens, de trucider ses semblables et, comble du bonheur, de redevenir militaire.
Etrangement, Legend a choisi de nous faire incarner un héros noir. Pas noir noir, mais juste un peu noir. Il ne faudrait pas abuser non plus.
Dans son petit patrouilleur, Dalton cohabite avec un vieux technicien désabusé, un pilote alien très gentil mais très con et une fille avec des seins modèle « bols de purée » qui semblent aussi naturels que ceux de Pamela Anderson. Au fil de l’intrigue, vous découvrirez que l’alien est en fait un dangereux détraqué sexuel qui va tenter de violer la fille aux gros seins. Après l’avoir éjecté dans l’espace à l’aide du technicien alcoolique transsexuel, vous aurez droit à une scène d’amour torride avec Miss Bols de Purée.
Ca c’est le script tel qu’il a été proposé avant que le jeu passe à la moulinette du service commercial. Résultat : un mélo à deux sous entre le technicien et miss gros seins tandis que l’alien trisomique se révèle être le prince d’une race de crétins consanguins royalistes. A la fin du jeu, la Meloon Girl vous fait une pseudo déclaration d’amour post-mortem mais comme Dalton est trop demeuré pour se livrer à la nécrophilie, vous n’aurez droit à aucune scène de sexe. Vous n’imaginiez tout de même que votre personnage un peu noir allez pouvoir sauter une jolie fille blanche ?
Un gameplay aussi énergique et innovant qu’un tournoi de Scrabble
Si nous mettons de côté les FPS réalistes (Rainbow 6, Operation Flashpoint, Ghost Recon) Unreal 2 est le FPS le plus lent jamais créé. Le héros court à la vitesse où les personnages des autres FPS sont habitués à marcher et il marche à la vitesse où les autres rampent. C’est d’une telle lenteur que les combats se résument à strafer mollement en plaçant le crosshair sur la cible. Côté mouvement, il est possible de se pencher (lean) mais pas de tirer en même temps. Je cherche encore l’intérêt de cette option. Après avoir terminé le jeu, j’ai fait le Training par conscience professionnelle et j’ai découvert qu’il était aussi possible de s’accrocher et de se hisser sur les bords des murs à la Urban Terror. Une manoeuvre dont vous n’aurez nullement besoin tout le long du jeu… bref, côté mouvement c’est aussi riche que doom et aussi rapide que counter strike.
Une balle dans la bite ne semble pas affecter ce skaarj dont le pied est fondu dans le sol
Les armes n’arrangent rien : elles manquent toutes de pêche et bien qu’elles soient nombreuses, vous vous servirez uniquement de 5 ou 6 d’entre elles. Les dernières armes que vous récupérez sont d’une rare inutilité : je me souviens encore de ce crétin de mécano qui, tout fier de lui, me déclare vers la fin du jeu avoir mis au point une grenade fumigène alors que je me balade avec suffisamment d’explosifs pour couler un porte-avions.
Côté missions, celles d’Unreal 2 se divisent en deux catégories : avancer en tuant tout le monde et rester sur place en tuant tout le monde. Lorsqu’il s’agit d’avancer, vous n’aurez jamais le choix sur votre itinéraire. Les cartes ne sont que de longues lignes droites sinueuses. Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Parfois, vous vous retrouverez accompagné d’une poignée de marines ou de scientifiques invincibles qui n’apportent quasiment rien au gameplay.
Le deuxième type de mission consiste à défendre un périmètre. Il doit y avoir 3 ou 4 cartes de ce genre dans lesquels vous disposez de champs de force et de tourelles à déployer ainsi que d’une poignée de marines. Vu la lenteur de votre personnage, ca se résume à planter quelques tourelles, à disposer vos marines autour de l’objectif puis à « courir » d’un bout à l’autre de la carte en tuant tout ce qui s’approche. Niveau skill, ca vole au raz des pâquerettes et l’intérêt tactique est complètement nul.
Des maps linéaires, des mouvements lents, des armes molles, que demande le peuple ? Le jeu ne demande aucun skill et même un gamin de 6 ans jouant au clavier devrait pouvoir s’en tirer.
Une Intelligence Artificielle qui déchire sa soeur en deux
Le soldat en armure lourde, dirigé par son IA diabolique, tente de couvrir 200m en terrain découvert pendant que vous le snipez
L’IA est formidable. Les ennemis ont une intelligence de groupe et utilisent des tactiques complexes, une fois blessés, ils reculent et vont chercher des renforts. Il y a même une gestion du moral et de la hiérarchie au sein de leurs squads !
En vérité, je n’ai aucune idée de la puissance de l’IA étant donné que quand je croise des ennemis, l’écran se remplit de projectiles et d’explosions et le combat se termine 5 secondes plus tard. Vu comme les soldats adverses se laissent sniper facilement, j’aurai plutôt tendance à penser que l’IA d’Unreal 2 est aussi nulle que celle de tous les autres FPS.
Les graphismes ? De la poudre aux yeux
Techniquement, Unreal 2 est bien réalisé mais ca n’en fait pas un beau jeu pour autant. A part les dernières cartes se déroulant sur les mondes aliens, les graphismes sont très classiques et artistiquement nuls. Vous passerez donc votre temps à vous balader sur des cartes possédant la banalité la mieux modélisée du monde. Pour ceux qui ont investi toutes leurs économies dans leur PC, c’est déjà énorme. Ca leur permettra de se masturber sur autre chose que 3Dmark2003.
Repeins ton armure en bleu, t’auras l’air d’une Viper
D’après les tests de nos différents lecteurs, il est tout à fait possible de jouer à Unreal 2 sur une machine tournant à 700Mhz mais la qualité graphique devient équivalente à celle d’Unreal 1. Pour peu que votre machine tourne autour de 1.5Ghz et qu’elle soit dotée d’une Geforce 3, vous devriez pouvoir profiter pleinement du jeu pour peu que vous acceptiez de baisser un peu les détails (d’autant plus que les temps de chargement seront infiniment plus courts).
Mais alors, quel intérêt ?
Ca reste tout de même un FPS où il faut avancer en tuant des gens ce qui est déjà pas mal. De plus, Unreal 2 se laisse jouer sans faire d’effort et vous ne vous retrouverez jamais bloqué durant des heures devant un problème insurmontable.
Bref, ca se laisse jouer. Il suffit d’une petite dizaine heures pour terminer le jeu et vu les temps de chargement et la durée des scènes cinématiques qu’il est impossible de sauter, vous n’aurez certainement pas envie d’y rejouer une fois terminé.
Conclusion
N’achetez pas Unreal 2 ! A plus de 5 euros l’heure de jeu, nous avons rarement vu un rapport qualité/prix aussi médiocre. Le jeu manque de pêche et ne fait preuve d’aucune créativité aussi bien au niveau des graphismes que du gameplay. Sa réalisation technique est son unique point fort. Par contre, si quelqu’un vous offre le jeu je vous conseille tout de même d’y jouer. C’est toujours mieux que de passer 10h à glander sur irc ou devant votre TV.
Acquérir Unreal 2, c’est un peu comme commander un steak-haché frites à La Tour D’Argent. Tant que ce n’est pas vous qui payez, autant en profiter.
Autres tests :
- Gamekult : 6/10 (je leur ai éhonteusement volé leurs screenshots)
- Gamespy : 76%
- Gamershell : 81%
- LANGamers.ch : 7,75/10
